Meurtre, accident, assassinat : quelles poursuites pour Jonathann Daval, mari d'Alexia
Jonathann Daval a avoué mardi 30 avoir tué sa femme Alexia. Mais pour son avocat Randall Schwerdorffer ce n'est "pas un meurtrier, (...) pas un assassin". Devant les journalistes, il a expliqué que son client, "pas un mauvais homme", "a eu un accès de violence avec une fin dramatique".
Jonathann Daval a été mis en examen pour "meurtre sur conjoint", a annoncé la procureure de la République. Son avocat semble donc -alors que ce nouveau volet de l'affaire débute à peine- miser sur une requalification des faits en "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner", un crime sanctionné de 20 ans de prison lorsqu'il est commis contre un conjoint, et non de la perpétuité.
Lire aussi: Meurtre d'Alexia Daval - le mari mis en examen et écroué
Mais surtout, une telle requalification supposerait que Jonathann Daval n'avait pas l'intention de tuer sa femme, théorie qui outre la peine encourue plus faible permet à la défense de dresser un portrait moins noir que celui d'un "meurtrier".
Un tel virage est toujours possible, toutefois la procureure de la République a clairement évoqué mardi des "éléments accablants", dont la mort par strangulation, attestant d'un caractère "volontaire" et pas "accidentel". En clair, le fait d'avoir étranglé une femme ne peut pas pour la magistrate être comparé, par exemple, à une chute mortelle consécutive à des coups.
Voir: Meurtre d'Alexia Daval: son mari Jonathann avoue l'avoir tuée "par accident"
Mais la défense, outre la théorie du tragique accident, a évoqué la "personnalité écrasante" et des violences dont aurait fait preuve Alexia Daval envers son mari, comptant vraisemblablement présenter un climat qui a conduit au drame .
L'avocat des parents d'Alexia Daval, Jean-Marc Florand a évoqué ce mercredi 31 une qualification de meurtre "pénalement bien vue" au regard des éléments connus, jugeant par ailleurs que la qualification d'assassinat impropre, sauf nouvelles révélations à venir.
La Secrétaire d'Etat chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa s'est en effet emportée ce mercredi sur RTL contre la défense de Jonathann Daval: "Ce n'est pas une dispute, ce n'est pas un drame passionnel, c'est un assassinat".
Le fait qu'un membre du gouvernement avance une qualification judiciaire dans une affaire en cours a fait polémique, d'autant plus que l'assassinat se différencie du meurtre par la préméditation, laquelle n'est pas établie pour l'instant ni évoquée par la procureure.
"Je ne rentre pas dans cette affaire judiciaire, je lutte contre la banalisation des violences conjugales: ça suffit ! Les médias ont une responsabilité. Rien ne justifie, n’excuse que l’on frappe, tue sa femme! Rien!", s'est-elle par la suite défendue sur Twitter.
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