Mort de Clément Méric : la bagarre mortelle reconstituée sous haute surveillance policière
La tension était palpable. Des dizaines de camions de CRS, de nombreux agents en tenue anti-émeute, des rues bouclées par des barrières de sécurité: la reconstitution de l'agression mortelle qui a coûté la vie à Clément Méric, jeune militant antifasciste tué le 5 mai 2013, s'est déroulée sous étroite surveillance. Dans un silence pesant, amis et agresseurs du jeune homme tombé sous les coups ont rejoué la scène tragique de sa mort sur les lieux même du drame, près de la gare Saint-Lazare de Paris, dès 5h30 ce mardi matin.
La rue Caumartin, dans le 9e arrondissement, était presque totalement bouclée par les policiers chargés de surveiller les lieux et d'éloigner les curieux. Pour éviter les échauffourées, les autorités ont déployé un impressionnant dispositif au milieu de ce quartier très passant des grands magasins. Parmi les protagonistes convoqués pour la reconstitution, Esteban Morillo, principal suspect considéré comme l'auteur des coups mortels.
Quatre personnes sont mises en examen dans cette affaire. Parmi elles, Esteban Morillo et Samuel Dufour, poursuivis pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner.
C'est ici, presque en face de l'entrée du magasin Citadium, que Clément Méric est mort le mercredi 5 juin 2013. En pleine après-midi, au milieu des passants nombreux dans cette rue commerçante, une bagarre éclate entre deux groupes. D'un côté, le jeune militant de l'Action antifasciste Paris banlieue et étudiant à l'Institut d'études politiques de Paris et plusieurs de ses amis; de l'autre des membres des Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), un groupuscule d'extrême droite dissous depuis. La rixe est violente (certains témoins évoquent un poing américain), mais brève. Très vite, Clément Méric s'effondre. Le jeune homme de 18 ans qui se remettait d'une leucémie est mort.
Depuis, les enquêteurs s'efforcent de reconstituer les faits. Ils ont notamment mis la main sur des SMS accablants pour Samuel Dufour. "J'ai frappé avec ton poing américain", y écrivait-il. "On les a défoncés".
Par Pierre Plottu
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