Mort d'une mère et de son bébé : "dysfonctionnements" et "risques graves" à la maternité de Decazeville
Des "dysfonctionnements" et le "non-respect d'exigences réglementaires" engendrent des "risques graves pour la sécurité des activités obstétricales" à la maternité de Decazeville (Aveyron), où sont morts en octobre une mère et son enfant, a indiqué jeudi l'Agence régionale de santé (ARS).
"L'ARS a conclu à l'existence de dysfonctionnements dans l'organisation des soins et au non-respect d'exigences réglementaires, qui engendrent des risques graves pour la sécurité des activités obstétricales", a annoncé l'agence dans un communiqué.
Ces constatations sont incluses dans le rapport d'inspection définitif de l'ARS, communiqué le 7 décembre au parquet qui a ouvert mi-octobre une information judiciaire après les décès d'une mère et de son enfant lors d'un accouchement dans la nuit du 5 au 6 octobre.
L'ARS a en conséquence prolongé de six mois la suspension partielle de l'activité obstétricale dans cet établissement. "Le centre hospitalier devra mettre à profit cette période, pour réunir l'ensemble des conditions de qualité et de sécurité nécessaires à une reprise d'activité", avertit l'agence.
L'autopsie du nourrisson et de la femme de 36 ans, mère de deux enfants, avait révélé un hématome rétro-placentaire, dont la cause n'a pas été identifiée, selon le parquet de Rodez.
Située dans un ancien bassin minier à environ 35 km au nord-ouest de Rodez, la maternité de Decazeville (6.000 habitants) est un emblème de la lutte contre les déserts médicaux: elle a été menacée de fermeture à plusieurs reprises depuis près de 20 ans et elle pratique moins de 300 accouchements par an.
Le projet de la transformer en centre périnatal avait suscité une vive mobilisation de la population et la maternité avait vu son autorisation d'activité renouvelée pour 5 ans par l'ARS, en mai 2016.
Un plan d'action devait cependant être respecté, avec notamment la mise en place de divers protocoles médicaux et la réorganisation de la présence des praticiens en gynécologie-obstétrique. Une visite de conformité était prévue dans six mois.
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