Nice : en garde à vue, Moussa Coulibaly évoque sa haine envers la France
Longtemps muré dans le silence, Moussa Coulibaly a commencé à parler lors de sa garde à vue. L'auteur de l'agression de trois militaires devant un centre communautaire juif à Nice, mardi 3, a exposé aux policiers sa haine envers la France, les forces de l'ordre et les Juifs. Il a également précisé qu'à ses yeux, les musulmans étaient persécutés à travers le monde et a mis en cause François Hollande pour la participation de la France à la lutte contre l'Etat islamique. Malgré ses déclarations, l'homme de 30 ans n'a pas révélé s'il savait que les militaires agressés étaient en faction devant un centre communautaire abritant le Consistoire israélite de Nice, Radio Shalom, et une association juive.
Sa garde à vue, qui pourrait durer 96 heures dans le cadre de l'enquête ouverte pour tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste, devrait se poursuivre à Paris. Moussa Coulibaly doit être transféré ce jeudi après-midi dans la capitale.
Radicalisé depuis 2011, l'homme, qui n'a a priori aucun rapport avec Amedy Coulibaly l'auteur de la fusillade de Montrouge et de la prise d'otages de la porte de Vincennes, a été refoulé de Turquie il y a une semaine. Surveillé par les services de renseignement français, il séjournait depuis son retour le 29 janvier à l'hôtel Azurea, près de la gare de Nice. Là-bas, les enquêteurs ont notamment retrouvé une prière, écrite de sa main et adressée à Allah.
Impliqué dans plusieurs affaires entre 2006 et 2011, le suspect avait déjà fait parler de lui. Il avait été condamné à six reprises à des peines d'amende et de prison avec sursis pour des faits de droit commun: refus d'obtempérer, vol, outrage et rébellion, usage de stupéfiants, dégradation.
Domicilié à Mantes-la-Jolie en région parisienne, l'homme pourrait avoir agi de manière isolée. Peu avant l'agression mardi 2, Moussa Coulibaly avait été contrôlé et verbalisé dans le tramway. A ses côtés, un homme de 43 ans qui l'accompagnait a été placé en garde à vue, le jour même avant d'être remis en liberté le lendemain.
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