Paris - Attentat des Champs-Elysées : 2 morts dont 1 policiers, piste terroriste confirmée par Hollande [MAJ]
Le parquet anti-terroriste a été saisi. Un homme a ouvert le feu sur des policiers à "l'arme de guerre", ce jeudi 20 au soir sur les Champs-Elysées, au niveau du numéro 102 de la célèbre avenue parisienne. Le bilan est lourd: au moins deux morts et des blessés, deux policiers et une passante. Devant le mode opératoire de l'attaquant, qui a pris pour cible directement les forces de l'ordre, le parquet anti-terroriste a été saisi très vite après les faits.
Il était aux alentours de 21h ce jeudi soir lorsque les coups de feu ont retenti. Un homme armé aurait ainsi tiré directement sur un car de policiers qui patrouillaient sur l'avenue. Un policier a été abattu avant que le tireur ne prenne la fuite à pied, continuant à ouvrir le feu sur les forces de l'ordre qui l'avaient pris en chasse. Au moins deux autres agents ont été blessés ainsi qu'une passante. Le tireur a ensuite été touché mortellement par des tirs de riposte.
P-H Brandet porte parole ministère Intérieur assaillant sorti d’un véhicule a tiré sur un car des forces de l’ordre avant d’être tué
— Gilles Klein (@GillesKLEIN) 20 avril 2017
Certains témoins évoquaient deux assaillants tandis que les autorités parlaient à ce stade, en début de soirée, d'un seul. Les badauds ayant assisté à la scène décrivaient un échange intense de coups de feu, avançant pour certains des tirs en rafale, laissant penser à l'usage d'une arme longue automatique. Pierre-Henry Brandet, porte-parole du ministère de l'Intérieur, a confirmé qu'il s'agirait d'une "arme de guerre" mais refusant d'en préciser "le type et le modèle".
Très vite, d'importants moyens sécuritaires, dont de nombreux camions de CRS et des forces d'intervention, ont été dépêchés sur place et le haut des Champs-Elysées a été entièrement bouclé. Un hélicoptère de la police survolait la zone tandis que le périmètre de sécurité était surveillé très étroitement par des forces de sécurité visiblement très tendues.
De nombreuses personnes ont été confinées dans les immeubles, commerces et bureaux des alentours. Les stations de métro proches ont également été fermées par mesure de sécurité.
La préfecture de police a très vite diffusé un appel à éviter le secteur et demandant de suivre les consignes des forces de l'ordre. Dès 22h, soit à peine une heure après les faits, la section anti-terroriste du parquet de Paris s'est saisie de l'enquête, confirmant qu'il pourrait bien s'agir d'un attentat. Le tireur serait également connu des services de renseignement. "Nous sommes convaincus que les pistes qui peuvent conduire à l'enquête et qui devront révéler toute la vérité sont d'ordre terroriste", a pour sa part annoncé François Hollande qui a pris la parole après une réunion d'urgence, vers 23h20.
Intervention de police en cours sur le secteur des #ChampsElysees Evitez le secteur et respectez les consignes des forces de police
— Préfecture de police (@prefpolice) 20 avril 2017
Dans la nuit de jeudi à ce vendredi 21, le procureur de Paris François Molins a fait savoir que le tireur avait été identifié tout en refusant de dévoiler son identité pour protéger les investigations en cours. Dans sa revendication, Daech évoque le tireur sous la kunya (nom de guerre) d'Abou Youssef al-Belgiki (le Belge), "un soldat du Califat".
Cependant il s'agirait bien d'un Français, un homme de 39 ans qui se nommerait Karim C., domicilié à Chelles en Seine-et-Marne. Très vite, jeudi sooir, la police a localisé et investi son logement pour une perquisition.
Le suspect était un récidiviste déjà condamné en 2005 à 15 ans de prison pour tentative de meurtre sur un élève policier notamment. Durant sa garde à vue, il avait de nouveau attenté à la vie d'un agent en saisissant son arme avant de lui tirer dessus, le blessant gravement. Connu du renseignement, il était visé par une enquête antiterroriste pour avoir évoqué sa volonté de tuer des policiers. Entendu en février dernier, il avait été relâché faute de preuve.
Selon plusieurs médias, il aurait présenté depuis peu des signes de radicalisation mais ses liens avec Daech restaient flouent au lendemain de l'attaque. Rien n'indique qu'il se soit rendu dans les zones contrôlées par Daech. Le terme "soldat" ou "combattant" utilisé dans la revendication évoque d'ordinaire les personnes agissant au nom du groupe terroriste mais sans relation direct, au contraire de "lion", réservé aux membres pilotés par le califat autoproclamé. En revanche, la rapidité de la revendication et la kunya font penser à un individu connu par la hiérarchie de Daech.
Cette attaque survient trois jours seulement après l'arrestation d'un duo de terroristes ayant prêté allégeance à Daech, mardi à Marseille. Les autorités n'ont ainsi pas caché que l'élection présidentielle dont le premier tour est ce dimanche 23 est placée sous haute tension, avec un niveau de risque très élevé.
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