Paris épingle un prestataire pour des milliers de faux contrôles de stationnement
La mairie de Paris a épinglé l'un de ses prestataires chargés de verbaliser les voitures mal garées ou en infraction dans les rues de la capitale en février dernier. La société Streeteo avait mis en place une technique de fausses inspections pour atteindre les objectifs qui lui étaient fixés.
C'est Le Canard enchaîné qui a révélé l'affaire ce mercredi 7 en interrogeant un salarié de l'entreprise prestataire.
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En temps normal, les groupes comme Streeteo doivent faire leurs inspections en deux parties. Tout d'abord, des véhicules flasheurs sont chargés de scanner les plaques des voitures stationnées. Ensuite, des agents sont envoyés sur place pour effectuer un contrôle et dresser si besoin un FPS (forfait post-stationnement).
Sauf que l'entreprise est passée au-dessus de la seconde étape pour des milliers d'inspections pour arriver à atteindre ses objectifs. "Il fallait entrer ces numéros dans le système, comme si on les avait contrôlés", a dénoncé le salarié de Streeteo.
"Streeteo triche par rapport au contrat de la mairie de Paris, on tape des plaques juste pour entrer dans notre quota, j'ai décidé de les dénoncer", expliquait un autre dans une vidéo YouTube publiée le 17 février dernier. L'homme en a aussi profité pour dénoncer les conditions de travail exécrables selon lui.
Pas question pour autant de faire payer des usagers, au risque de se faire surprendre en pleine fraude. Les employés devaient donc indiquer à chaque fois le motif pour lequel le propriétaire du véhicule en infraction n'avait pas été verbalisé.
Les agents, placés dans des bureaux au lieu d'être en intervention dans la rue, devaient donc "jongler" entre plusieurs explications: personne à mobilité réduite, personne agressive, personne dans son véhicule ou autre.
La mairie de Paris s'est finalement rendue compte de ce dysfonctionnement lorsque plus de 4.000 contrôles de personnes à mobilité réduites ont été enregistrés.
"La situation est rentrée dans l'ordre depuis le 22 février", a indiqué la municipalité dans un communiqué. L'entreprise a été convoquée et a reçu une pénalité de 60.000 euros. La mairie de Paris a aussi indiqué que seuls les contrôles effectués avec géolocalisation seront désormais pris en compte.
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