Paris : évacuation du campement de migrants de Stalingrad

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 30 mars 2016 - 10:38
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Migrants campements Stalingrad mars 2016
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L'évacuation concerne plusieurs centaines de personnes, dont quelques femmes et enfants.
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Le nouveau campement de migrants installé près de la place de Stalingrad, à Paris, a commencé à être évacué ce mercredi matin. Ses habitants devraient être conduits vers des centres d'hébergements. Il s'agit de la 18e opération du genre organisée dans la capitale depuis l'évacuation du campement de La Chapelle en juin dernier.

Un nouveau campement de centaines de migrants, Soudanais, Erythréens ou Afghans, installé dans le nord de Paris, a commencé à être évacué ce mercredi 30 mars au matin, 18e opération de ce type organisée dans la capitale depuis juin dernier, a constaté un journaliste de l'AFP. Lancée vers 06h20 par les services de l’État, la Ville de Paris et la préfecture de police, l'évacuation a débuté dans le calme, sous la surveillance d'un important dispositif policier. Elle concerne plusieurs centaines de personnes, dont quelques femmes et enfants, installées depuis environ trois semaines dans des tentes et sur des matelas, au milieu des détritus, sous le métro aérien au niveau de la station Stalingrad. Bien avant le début de l'évacuation, les migrants, parfois avec un sac contenant leurs maigres possessions, le plus souvent les mains vides, regroupés sur les trottoirs sous les arches du métro, attendaient les bus devant les emmener vers des hébergements.

La circulation a été coupée sur une portion du boulevard de la Villette et la station de métro fermée sur la ligne 2 (elle reste ouverte pour les lignes 5 et 7). "Je ne sais pas où on va, mais ce sera toujours mieux qu'ici", explique dans un mauvais anglais Ahmed, un Afghan qui a fui "la guerre et les talibans", venu il y a quelques jours de Calais, désignant de la main l'espace étroit et insalubre où s'entassent les migrants. Des bus ont commencé à les transporter vers des structures d'hébergement, en région parisienne ou en province, où ils seront accueillis pendant un mois, afin de leur donner le temps de commencer leurs démarches de demandes d'asile, selon les autorités. Plus de 800 places ont été réservées, selon des représentants de la préfecture de région sur place.

"Je n'ai pas dormi de la nuit pour être sûr qu'ils m'emmènent d'ici", assure un Malien, au premier rang des personnes s'apprêtant à monter dans les bus. Quelques migrants surpris en dehors du campement lors de la mise en place du périmètre de sécurité par les policiers et gendarmes demandaient en vain aux forces de l'ordre à rejoindre leurs camarades. Le campement de Stalingrad avait été évacué une première fois le 7 mars. Près de 400 personnes avaient alors été mises à l'abri, mais il s'était reconstitué quelques jours plus tard. Des sanisettes et des bennes à ordures y avaient été installées depuis une semaine.

Cette opération est la dix-huitième organisée à Paris depuis le 2 juin 2015, date de l'évacuation du campement de La Chapelle. Au 29 mars, 5.468 propositions de "mises à l'abri" avaient été faites par la préfecture de région, et fin mars quelque 3.079 personnes étaient toujours accueillies dans les structures. Les publics vulnérables, soit environ 500 personnes supplémentaires depuis juin, sont pris en charge par la Ville de Paris.

L'Europe est en proie à des flux migratoires sans précédent, avec l'entrée d'un million de migrants en 2015 et la tendance reste très soutenue en 2016, près de 165.000 personnes étant arrivées en Europe par la mer depuis le début de l'année, selon le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Même si elle n'est pas en première ligne des flux migratoires, la France a connu depuis un an des arrivées importantes d'exilés, en provenance de la corne de l'Afrique, de Syrie, d'Irak et d'Afghanistan, dont beaucoup cherchent à gagner la Grande-Bretagne. Avec le démantèlement d'une partie du campement de Calais, certains migrants se sont repliés sur Paris. Pour tenter d'endiguer ces flux, l'Union européenne vient de passer un accord avec Ankara, très contesté par les ONG et jusqu'au HCR, prévoyant le renvoi systématique en Turquie des migrants arrivés en Europe depuis le 20 mars.

 

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