Paris : les nouveaux policiers municipaux font grève
En octobre 2021, Paris accueillait ses premiers policiers municipaux — une nouvelle équipe chargée de la "tranquillité publique". Deux mois après seulement, une intersyndicale vient de déposer un préavis de grève. La raison ? Réclamer de meilleures conditions de travail.
Les membres de la direction de la police municipale et de la prévention ont été invités par l’intersyndicale à cesser leur travail jeudi 16 décembre entre 10 heures et 13 heures. L’intersyndicale réunit l’UCP, FO, la CFDT, la CFTC et l’Unsa. Pour les agents de Paris, le passage sous l’égide "Police municipale" ne s’est pas accompagné d’améliorations. Jacky Mahé de l’Unsa s’indigne quant à la diminution des temps de formation : « Notre temps de formation va être réduit. Nous allons passer de 282 heures par an à 70 heures. Pourtant, s'ils veulent une police municipale entraînée, la formation est capitale ! ».
Quant à la formation physique des policiers municipaux, les agents passent de six heures d’entrainement par semaine à 1 h 30 seulement. Ce qui n’est pas suffisant selon l’intersyndicale.
La modification des cycles horaires est aussi dans le collimateur. « Cela devait être fait sur la base du volontariat et c’est loin d’être le cas », explique Jacky Mahé. Les policiers municipaux « n’ont pas les moyens d’habiter Paris, ils vivent en petite et grande couronne et parfois même en province ». La prime de nuit ne servirait qu’à payer l’essence des agents qui habitent loin. Nicolas Nordman, l’adjoint (PS) à la mairie de Paris chargé de la sécurité, répond que « les horaires sont plus exigeants parce que nous voulons une police d’ultra-proximité très présente sur le terrain, notamment en soirée et le week-end. Mais, en contrepartie, il y a des rémunérations complémentaires ».
Selon les données syndicales, plusieurs dizaines de policiers municipaux seraient déjà sur le départ.
Pour plus d'informations sur les conditions de travail au sien de la police, et sur les récentes réformes des forces de l'ordre, lire notre dossier "Police nationale : à bout de souffle" de juillet dernier.
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