Paris : un déserteur de l'armée française condamné à 8 ans de prison pour avoir été faire le djihad en Syrie

Trois hommes, dont un déserteur de l'armée française, ont été jugé ce lundi 16 par le tribunal correctionnel de Paris pour être partis faire le djihad dans la zone irako-syrienne. Une peine de 8 ans de prison assortis d'une peine de sûreté des deux tiers a été infligée par la justice à l'ancien militaire. Ses deux coprévenus ont écopés respectivement de 4 et 6 ans de prison ferme.  

Ancien tankiste formé au maniement du lance-roquette, Mehdi Kamallah, 31 ans, avait déserté l'armée de terre en 2010, faute de pouvoir y pratiquer sa religion comme il l'entendait. Il était parti trois fois en opération militaire extérieure, au Tchad, en Côte d'Ivoire et au Sénégal.

Il avait rejoint la Syrie en 2013 où il était resté 10 au sein de groupes armés: un bref passage au sein de l'organisation Etat islamique avant de rejoindre une katiba (une unité) proche du Front Fatah al-Cham (anciennement affilié à Al-Qaïda).  Il était revenu en France clandestinement en 2014 suite à une blessure reçu lors d'affrontements fratricides entre groupes rebelles.

Le président de la 16e chambre correctionnel a expliqué que sa peine tenait compte de "la longueur de (sa) présence sur zone", "du fait qu('il avait) de toute évidence porté des armes" et de son "retour clandestin" après avoir été blessé. Il était le seul des trois à comparaitre détenu.

La procureure de la République avait insisté sur la "dangerosité manifeste" de Mehdi Kamallah, demandant dix ans de prison contre cet ex-soldat aux "convictions radicales profondément ancrées".

Pierre Tricot, un jeune de 26 ans converti à l'islam à l'âge de 13 ans, a été condamné à 6 ans de prison, le tribunal retenant contre lui son "appartenance à un groupe terroriste" et "la longueur de (son) séjour sur zone", mais tenant compte aussi d'"une apparente volonté de se réinsérer".

Mohamed Bourras, 29 ans, s'est vu infliger une peine de 4 ans de prison, bien moindre que les 7 ans requis, le tribunal ayant tenu compte du fait que, contrairement aux deux autres, il "n'avait pas attendu d'être blessé pour rentrer en France" et n'avait "pas participé aux combats".