Pédocriminalité : Instagram est une passoire à contenus pédopornographiques

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France-Soir
Publié le 08 juin 2023 - 11:35
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DÉPÊCHE — C'est une enquête du Wall Street Journal, menée conjointement avec l'université de Stanford, qui plaque une nouvelle fois les projecteurs sur Instagram pour les contenus pédopornographiques qu'il héberge. Selon le journal américain, quelques simples mots clés permettent de plonger dans l'horreur et l'illégalité.

À en croire le rapport, c'est simple comme bonjour : "Instagram est actuellement la plus importante plateforme pour ces réseaux, grâce à des fonctionnalités telles que les algorithmes de recommandation de contenus et la messagerie, qui aide les vendeurs à entrer en contact avec les acheteurs."

Concrètement, en tapant des mots clés tels que #pedowhore ("jeune putain") ou #preteensex ("sexe pré-ado"), on tombe sur des comptes qui promeuvent ouvertement la vente de contenu pédopornographique en ligne. L'article s'étend un peu plus sur les détails, expliquant que ces profils "assurent être pilotés par les enfants eux-mêmes, et utilisent des pseudonymes ouvertement sexuels avec des mots comme petite salope pour toi".

Une fois sur ces profils, si la vente d'images n'est pas possible directement, il suffit de cliquer sur un menu et quelques options pour se voir proposer différents contenus : images, vidéos, et même "rencontres" dans certains cas. Puis, dès lors que l'on a cliqué, l'algorithme ne nous lâche plus. Le Wall Street Journal a créé un faux compte amateur pour voir comment cela se passait, et s'est retrouvé "inondé de contenus qui sexualisent les enfants" en messages privés en très peu de temps.

Sans surprise, cette affaire a permis à Elon Musk de tirer son épingle du jeu sur Twitter :

Malheureusement, c'est loin d'être une nouveauté pour Instagram. Associations et fonds de pension s'échinent depuis quelques années à prouver que le réseau "ferme les yeux" devant le trafic d'être humains, les contenus pédocriminels ou encore le harcèlement qu'il héberge. Cette fois-ci, le géant a reconnu qu’il manquait de sécurité et a assuré avoir mis en place un "groupe de travail" pour régler le problème.

À l'heure où l'Europe se rêve grande régulatrice du numérique, condamnant volontiers Twitter pour avoir quitté son code de bonnes pratiques — tandis qu'Instagram y figure encore, et claironnant toujours plus à propos de son "Digital Services Act", la libre circulation de ce type de contenus soulève bien des questions.

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