Twitter alarme l'UE en s'émancipant de son code de conduite contre la désinformation
DÉPÊCHE — Ce samedi 27 mai, Twitter s'est émancipé du code de l'Union européenne contre la désinformation. Un énième pied-de-nez d'Elon Musk aux régulateurs, auquel le commissaire européen à l'Industrie Thierry Breton espère pouvoir répondre par la manière forte.
Sur le plan numérique, l'Union européenne (UE) se rêve en grande justicière, déployant depuis quelques années déjà une foule de codes et de règlements. Parmi ceux-ci se trouvait le code de bonnes pratiques de l'UE contre la désinformation en ligne, lancé en 2018 par une trentaine de cosignataires, dont Meta, Google et Microsoft.
Jusqu'à ce jour, Twitter en faisait aussi partie. Mais tout ce qui peut contraindre la liberté d'expression d'une manière ou d'une autre, Elon Musk semble le tenir en horreur. Depuis qu'il a racheté la plateforme, elle ouvre de nouveau ses bras à n'importe qui, et à n'importe quoi. Ce n'est donc une surprise pour personne que l'oiseau bleu veuille s'envoler toujours plus loin, laissant derrière lui la cage numérique de l'UE.
Cela étant, la commission européenne ne compte pas se laisser faire. D'après Thierry Breton, ce qui compte vraiment d'un point de vue légal, c'est le Digital Services Act (DSA). Instauré le 19 octobre 2022, il s'agit du chantier numérique principal de l'UE. Concentré sur "la haine en ligne, la manipulation et la désinformation", il vise à "encadrer les activités des plateformes, en particulier celles des GAFAM". Si les obligations prévues par ce texte doivent entrer en application le 17 février 2024, Thierry Breton a tenu à rappeler que "les très grandes plateformes en ligne et les très grands moteurs de recherche seront concernés plus tôt, dès le 25 août 2023". À l'en croire, Elon Musk ne pourrait pas déroger à ces règles-ci. Sur Twitter, justement, il l'a mis en garde : "Les obligations demeurent. Vous pouvez courir, mais vous ne pouvez pas vous cacher. Nos équipes seront prêtes à faire appliquer la loi."
S'il n'effraie peut-être pas Elon Musk directement, ce discours a de quoi faire froid dans le dos des inconditionnels de la liberté d'expression tels que lui. De fait, si l'on parle essentiellement des GAFAM et de leurs négociations avec les régulateurs, ce sont avant tout les utilisateurs, notamment les créateurs de contenus, qui se retrouvent contraints par les règles en matière de publication.
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