Pédophilie : l'évêque de Pontoise demande "pardon" pour ses propos ambigus
L'évêque de Pontoise, Mgr Stanislas Lalanne, a demandé ce jeudi 7 avril "pardon à tous ceux" qu'il a pu choquer, à la suite de la polémique née de ses propos mardi 5 sur la pédophilie, un "mal" qu'il n'avait pas qualifié spontanément de "péché". Le prélat a tenu à repréciser ses propos au micro de RCF, où il avait initialement déclaré que la pédophilie était "un mal" mais qu'il ne "saurait pas dire" si c'était "de l'ordre du péché", faisant valoir que "c'est différent pour chaque personne".
Ces déclarations avaient choqué les victimes d'un prêtre pédophile à Lyon, où le cardinal Philippe Barbarin fait l'objet d'une enquête pour non dénonciation, et avaient pu surprendre de la part de Mgr Lalanne, responsable de la "cellule de veille" de l'épiscopat sur la pédophilie. L'évêque de Pontoise a tenté de rectifier ses propos mercredi soir dans un communiqué, mais la polémique n'est pas totalement retombée. La ministre de l'Education nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a ainsi demandé au prélat de "lever toute ambiguïté" sur ce sujet.
Réinvité ce jeudi matin par RCF, réseau de radios catholiques, Mgr Lalanne a souligné qu'"il n'y a aucune banalisation de la pédophilie" dans ses propos. "Ma première attention, c'est d'abord et avant tout les victimes (...), je sais combien leur souffrance est très profonde et durable", a déclaré l'évêque, ajoutant: "Si j'ai pu blesser tel ou tel par des propos qui n'ont pas été compris, je leur demande pardon". "De fait, la pédophilie, dans tous les cas, c'est un péché objectivement grave", a-t-il indiqué.
"Ce que je voulais dire aussi - et c'est peut-être là que je n'ai pas été compris - c'est que la question difficile qui se pose à chaque situation, qui est à chaque fois extrêmement douloureuse, c'est le degré de conscience et donc la responsabilité de celui qui commet des actes aussi atroces", a poursuivi l'évêque. "Dire qu'il y a une question par rapport au péché", est-ce introduire "une espèce de banalisation de la souffrance et de la perversité de l'acte?" "Ca, en aucune façon", a martelé Mgr Lalanne. Interrogé dans La Croix, le Père Laurent Lemoine, spécialiste de théologie morale, confirme qu'"on considère qu'il y a péché lorsqu'il y a un acte moral responsable". Mais les subtilités dans lesquelles est entré Mgr Lalanne "ne sont plus audibles", estime-t-il.
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