Plan Vigipirate : la grogne des CRS, fatigués par trois mois de mobilisation intense
Trois mois après les attentats de Paris qui ont ensanglanté la France, la mobilisation des forces de l'ordre et des militaires dans le cadre du Plan Vigipirate renforcé commence à peser sur les organismes des hommes déployés devant les lieux sensibles.
La garde statique qui peut durer jusqu'à 6 heures d'affilée, tout en portant un gilet pare-balles de dix kilos et un fusil dont le poids oscille entre cinq et six kilos, peut s'avérer exténuante pour les organismes.
Ainsi depuis la semaine dernière, trois compagnies républicaines de sécurité (CRS) sont en grève pour dénoncer le dispositif mis en place, qui les "épuise". Ils se sont mis collectivement en arrêt maladie afin de manifester leur grogne. Ce mouvement de contestation a pris naissance à Toulouse vendredi 3 avril avant de s'étendre ce mardi aux compagnies de Lyon et de Nancy.
Nicolas Comte, responsable du syndicat Unité police SGP-FO explique "qu'on a tapé sur les repos et la formation, les CRS n'en peuvent plus". Pour faire face à la fatigue extrême des effectifs, le syndicat propose de s'abstenir de surveiller les sites à risques vides durant la nuit. Les CRS entendent également faire revaloriser leur prime de déplacement qui s'élève actuellement à 30 euros et qui selon Nicolas Comte, "ne compensent plus l'absence du foyer".
Depuis les attentats contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, 10.500 militaires protègent 830 "sites sensibles" en France dont 310, principalement juifs, en Ile-de-France. Un millier de CRS en moyenne sont mobilisés chaque jour, selon les sources syndicales.
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