Plus de 80% des Français favorable à l'accueil de réfugiés selon Amnesty International
Aux termes de cette étude menée sur plus de 27.000 personnes dans 27 pays, les Français interrogés estiment à 76% que "toute personne doit pouvoir trouver refuge dans d'autres pays pour échapper à la guerre ou aux persécutions".
Et 63% des sondés sont d'accord avec l'idée que "le gouvernement devrait aider davantage les réfugiés".
"L'opinion est ouverte, et ce n'est pas une surprise sur le principe", estime Jean-François Dubost, responsable des questions d'asile et de migrations à Amnesty international France. "Ce qui est surprenant, c'est l'ampleur", ajoute le responsable, qui voit là un contrepied aux discours frileux sur le sujet.
"La portion minoritaire hostile à l'accueil est surreprésentée dans l'attention que lui portent les politiques, au détriment de la majorité accueillante et malheureusement silencieuse", estime-t-il.
A la question "Jusqu'où seriez-vous prêt à aller pour accueillir des personnes fuyant la guerre et les persécutions ?", les sondés répondent à 82% qu'ils sont ouverts à les accueillir en France.
Cependant, les chiffres vont décroissant avec la proximité géographique: si 56% des sondés se disent prêts à accueillir les réfugiés dans leur ville, seuls 28% parmi eux sont prêts à le faire dans leur quartier, dont 9% chez eux.
Ces chiffres s'expliquent notamment, pour M. Dubost, par la méconnaissance du système d'asile et des structures existantes, qui font qu'"on ne visualise pas les modalités" de l'accueil.
Le responsable veut en voir pour preuve les efforts des communes qui ont déjà accueilli des réfugiés syriens, palestiniens... et dont les efforts "n'ont pas été suffisamment valorisés".
"Le système mis en place est plutôt bon", et "énormément de choses pourraient être valorisées mais on a l'impression qu'on a un peu honte d'accueillir ces réfugiés", ajoute-t-il.
Les dirigeants politiques devraient au contraire assumer cet accueil, selon lui: "on entretient une espèce de flou et d'illisibilité autour des réfugiés qui est le terrain idéal pour ceux qui nourrissent les craintes".
> L'étude de l'institut GlobeScan a été réalisée, pour la France, sur un échantillon de 1.091 personnes âgées de plus de 18 ans, entre les 22 et 29 février, par téléphone.
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