Profanation du cimetière juif : le "mobile antisémite" avéré selon le procureur
Il pourrait s'agir de bien plus que d'une –grosse– bêtise d'adolescent. Le procureur de Saverne (Bas-Rhin) Philippe Vannier a demandé ce mercredi la mise en examen des cinq jeunes suspectés d'avoir profané le cimetière juif de Sarre-Union jeudi 12. Selon lui, le "mobile antisémite" apparaît "clairement" dans cette affaire. Les adolescents âgés de 15 à 17 ans ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire.
Ils auraient avoué lors de leurs auditions par les enquêteurs avoir fait des saluts nazis alors qu'ils vandalisaient les stèles. Ils auraient également proféré des insultes telles que "sales juifs", "sale race" et lancé des "Heil Hitler" en profanant les tombes juives.
"Malgré les dénégations des intéressés, la connotation et le mobile antisémite de leur comportement apparaissent clairement" au vu des éléments recueillis par l'enquête, a précisé Philippe Vannier, lors d'un point de presse. Le procureur a également demandé l'ouverture d'une information judiciaire pour "délit de profanation en raison de la religion des défunts et dégradation volontaire de biens publics".
Les cinq mineurs vont également être placés en centre éducatif, pour deux d'entre eux, ce sera un centre fermé, a détaillé Philippe Vannier. Le procureur a enfin demandé à ce que les suspects, qui ont l'interdiction de se rencontrer ou de communiquer, participent à la remise en état du cimetière qu'ils ont saccagé.
La profanation de 250 tombes du cimetière juif de Sarre-Union, découverte au lendemain de l'attentat antisémite de Copenhague, a soulevée une importante vague de réactions. Le président François Hollande lui-même s'est rendu sur place mardi 17, et a fustigé ces dégradations et promis la réaction "la plus forte".
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