Syrie : 14 morts dans des attaques suicide à Homs
Plusieurs kamikazes se sont fait exploser samedi devant deux sièges de la Sécurité à Homs en Syrie, faisant 42 morts dont le chef du renseignement militaire, dans une attaque audacieuse contre des services généralement bien défendus.
Les médias officiels syriens et l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) ont fait état de cette série d'attaques suicide ainsi que d'affrontements entre les assaillants et les membres de la Sécurité qui ont duré quelque deux heures.
Les attaques, qui n'ont pas encore été revendiquées, ont visé le siège du service de la Sécurité de l’État et celui des renseignements militaires dans deux quartiers différents du centre de Homs, troisième ville de Syrie sous contrôle des troupes du régime de Bachar al-Assad.
L'OSDH a fait état de 42 morts, tandis que le gouverneur de la province centrale de Homs, Talal Barazi a évoqué un bilan de 30 morts et 24 blessés.
Parmi les morts figurent le chef des Renseignements militaires de Homs, Hassan Daaboul, un proche du président Bachar al-Assad et l'une des personnalités les plus connues des milieux des renseignements syriens, a annoncé la télévision d’État.
Celle-ci a précisé que les attaques avaient été menées par "six kamikazes", trois contre la Sécurité d’État et trois autres contre les renseignements. "Un des kamikazes a spécifiquement visé le général martyr".
"Ces attaques sont les plus audacieuses perpétrées à Homs", a indiqué Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH.
"Aux renseignements militaires, il y a eu des tirs contre les gardes. Des officiers ont accouru pour voir ce qui se passait et un premier kamikaze s'est fait exploser", a-t-il précisé.
"D'autres membres des renseignements se sont précipités et un deuxième puis un troisième kamikaze se sont fait exploser l'un après l'autre", a-t-il dit.
"Des affrontements se sont déroulés pendant deux heures tout au long des attaques", a ajouté M. Abdel Rahmane. La télévision d’État a également évoqué des "heurts" durant les attentats.
Les branches des redoutables services de la Sûreté de l’État et des Renseignements militaires se situent respectivement dans les quartiers sécurisés de Ghouta et de Mahatta.
Ces attentats visant l'appareil sécuritaire du pouvoir intervient au moment où un quatrième round de négociations se tient à Genève sous l'égide de l'ONU entre régime et opposition.
Plusieurs attentats suicide meurtriers ont frappé la ville de Homs ces dernières années, en majorité revendiqués par le groupe jihadiste État islamique (EI). Il y a un an, un double attentat dans la ville avait fait 64 morts, en grande majorité des civils.
Le veille, un attentat suicide revendiqué par l'EI a fait au moins 51 morts -34 civils et 17 rebelles-, en faisant exploser sa voiture piégée dans une localité située à moins de dix kilomètres au nord-est d'Al-Bab.
Ce dernier grand fief du groupe jihadiste dans la province syrienne septentrionale d'Alep avait été pris jeudi par des rebelles syriens soutenus par l'armée turque.
La guerre en Syrie, qui a commencé après la répression sanglante de manifestations prodémocratie en mars 2011, a fait plus de 310.000 morts et provoqué le déplacement de millions de personnes.
Le conflit s'est complexifié avec la montée en puissance de groupes jihadistes et l'implication des puissances régionales et internationales.
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