Tentatives d'attentats : les trois femmes écrouées pilotées par Rachid Kassim
Les trois femmes du "commando" soupçonné d'avoir tenté de commettre des attentats à Paris ont été mises en examen lundi soir pour association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des crimes d'atteintes aux personnes et écrouées. Leurs projets auraient été commandités par un djihadiste français depuis l'étranger.
Inès Madani, 19 ans et Sarah Hervouët, 23 ans, ont en outre été mises en examen du chef de tentative d'assassinat sur personnes dépositaires de l'autorité publique en relation avec une entreprise terroriste et Amel Sakaou, 39 ans, pour complicité de ce crime. Mohamed Lamine Aberouz, 22 ans, compagnon de Sarah Hervouët, a lui été mis en examen pour non-dénonciation d'un crime terroriste. Les quatre personnes ont toutes été incarcérées, mais Inès Madani a sollicité un délai pour préparer sa défense dans le cadre d'un débat différé sur sa détention provisoire.
Derrière cette affaire se dessine la silhouette de Rachid Kassim. Un nom qui revient dans au moins quatre des attentats commis ou avortés en France en 2016. Celui, de Magnanville le 13 juin dernier, de Saint-Etienne-du-Rouvray le 26 juillet, dans le cadre de l'arrestation d'un adolescent de 15 ans radicalisé et soupçonné d'avoir voulu passer à l'action et interpellé samedi 10, et enfin dans l'affaire des bonbonnes de gaz.
A chaque fois et à des degrés qui restent à préciser par les enquêtes, Rachid Kassim aurait eu une influence au moins "virtuelle", notamment au travers du réseau social sécurisé Telegram. Il faisait ainsi parti du groupe de discussion de Larossi Abballa, le tueur de Magnanville. Il serait également l'auteur de l'enregistrement audio d'Adel Kermiche, l'un des bourreaux du prêtre de Saint-Etienne du Rouvray. Le mineur arrêté samedi aurait lui aussi été en contact avec le djihadiste par le même système.
Et c'est encore une fois via Internet et Telegram que Rachid Kassim aurait donné des instructions au trio de femmes suspectées dans l'affaire des bonbonnes de gaz. Le procureur de Paris François Molins a précisé que l'une des trois femmes a été successivement la promise de Larossi Abballa, d'Adel Kermiche et enfin d'un autre homme arrêté en même temps qu'elle.
Ancien animateur social âgé de 29 ans et originaire de Roanne (Loire), Rachid Kassim se serait brusquement radicalisé au retour d'un séjour en Algérie, au point de gêner les adeptes de la mosquée locale par ses discours extrémistes. Il a quitté la France pour l'Egypte en 2012 avec sa famille, puis s'est rendu au Moyen-Orient. Il se trouverait aujourd'hui dans la zone irako-syrienne, en partie contrôlée par l'Etat islamique. Depuis cette zone, il prône à ceux qui l'écoute un "djihad de proximité".
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