Un militant anti-racisme entreprend la Marche des beurs 32 ans après
Arbi Razgui estime que "rien n'a changé" depuis 32 ans. Ce militant anti-racisme dénonce la "précarité" ainsi que la "discrimination" à l'égard des banlieues et a décidé d'entreprendre la Marche des beurs de 1983. Parti de Vénissieux dans la banlieue lyonnaise le 17 octobre, Arbi Razgui traversera une dizaine de villes avant d'arriver à Paris le 31 octobre prochain, où il appelle à un rassemblement place de la Bastille à 14h.
"En 1983, je voulais combattre l’injustice. De retour de Paris, on a créé une association avec Hacène Balaïnouni (un autre marcheur de Villefranche, NDLR). Ça n’a duré qu’un an", se souvient-il.
A l'époque, Arbi Razgui n'avait que 19 ans lorsqu'il rejoignit plusieurs jeunes afin d'entreprendre la Marche pour l'égalité, après le meurtre raciste d'un adolescent de 13 ans. Avec une quarantaine de militants, il avait traversé la France à pied, dénonçant le racisme et appelant à l'union des communautés. A leur arrivée à Paris, les marcheurs étaient parvenus à réunir près de 100.000 personnes et avaient été reçus par François Mitterrand.
Aujourd'hui, à 51 ans, ce père de six enfants se dit animé par des "raisons personnelles impérieuses". Arbi Razgui a expliqué à Rue89 Lyon que la situation des quartiers populaires s'était dégradée.
"Certes, il y a moins de crimes racistes. Mais la situation des populations des quartiers populaires a empiré. On nous ghettoïse dans des ZUP, on nous discrimine quand on cherche un emploi. Et quand on évoque l’islam, c’est pour parler de Daesh", a-t-il déploré, précisant que "la France n'est pas un pays de race blanche contrairement à ce que dit Nadine Morano".
"Le taux de chômage chez les jeunes n’a jamais été aussi fort, la ghettoïsation s’est renforcée, la discrimination n’a pas disparu. Pourquoi ne serions-nous pas capables de nous mobiliser également aujourd’hui pour demander l’égalité ?" a-t-il interrogé. Derrière une banderole "Marche citoyenne des quartiers populaires", le militant a été rejoint par une trentaine de personnes "de toutes les couleurs".
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