"On voulait donner une leçon à un pédophile" : trois hommes jugés pour avoir tendu à guet-apens à un homosexuel à Morlaix
Le tribunal de Brest examine ce vendredi 21 un dossier compliqué. Il s'agit de celui de trois majeurs et de deux mineurs qui sont accusés d’avoir agressé et dépouillé plusieurs individus approchés sur un site de rencontres à Morlaix dans le Finistère.
Comme le souligne Le Télégramme qui a pu recueillir les réactions des accusés lors d’une première audience, tout cela est parti d’une "blague". "On voulait foutre la trouille à un pervers, on voulait donner une leçon à un pédophile", a expliqué l'un d'eux à la barre. C’était le plus souvent de personnes homosexuelles qui étaient visées, sans aucun antécédent pédophile.
Une première agression a donc visé un homosexuel de 40 ans le 2 juin dernier. Les malfaiteurs lui tendent un guet-apens sur le parking du cinéma de Morlaix, désert à minuit. "Vers 23 h 45, la victime se présente sur le lieu de rendez-vous. L’appât, un mineur âgé de 16 ans armé d’un taser (pistolet à impulsions électriques), et trois individus encagoulés armés d’un pistolet d’alarme, d’une batte de base-ball et d’un pied-de-biche, surgissent. Sous l’effet de la décharge électrique, la victime s’écroule et se fracture une côte (28 jours d’incapacité totale de travail). Ses assaillants lui dérobent 170 euros", relate le quotidien.
Bis repetita le lendemain. Cette fois, c'est un agriculteur, d'une quarantaine d'années également, qui est visé. Ce dernier croit rencontrer une jeune femme de 18 ans pour une relation tarifée. L'homme sera roué de coups de barre de fer et se verra dérobé les quelque 70 euros qu'il avait sur lui.
Un enquête est alors ouverte et confiée aux gendarmes de la brigade de recherches de Plourin-lès-Morlaix. Grâce à l'étude des appels téléphoniques passés sur la zone, les forces de l'ordre parviennent à interpeller trois majeurs et deux mineurs.
Plusieurs éléments troublants pourraient être éclaircis à l’audience ce vendredi après-midi. Plusieurs des armes ont été achetées via Internet, il y a plusieurs mois. Il pourrait y avoir d'autres victimes. Les trois majeurs actuellement jugés encourent 10 ans de prison et 150.000 euros d'amende.
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