Alzheimer : la maladie pourrait se transmettre par le sang
Et si la maladie d’Alzheimer était transmissible? Selon une étude anglaise parue mercredi 9 dans la revue Nature, des lésions cérébrales appelées "angiopathie cérébrale amyloïde", généralement signes de la maladie d'Alzheimer, ont été retrouvées dans le cerveau de personnes décédées il ya plusieurs décennies de la maladie de Creutzfeldt-Jakob. Or, de leur vivant, ces dernières n’avaient jamais présenté de symptôme d'Alzheimer.
Les huit personnes étudiées avaient été contaminées par des prions anormaux, l'agent pathogène de la maladie de Creutzfeldt-Jakob, à la suite de traitement par l’hormone de croissance d’origine humaine quand elles étaient encore enfants. Lors de leurs analyses, des chercheurs londoniens ont découvert qu’elles étaient non seulement contaminées par des prions mais aussi par des graines de peptide beta amyloïde, qui s'accumule dans le cerveau des personnes atteintes d'Alzheimer.
Aussi, cette étude "suggère que le peptide beta amyloïde peut potentiellement être transmis via certaines procédure médicales", est-il écrit dans Nature. Toutefois, pas d’inquiétude à avoir: il n’y a aucune preuve de possibilité de transmission directe par contagion d’homme à homme, que ce soit dans le cas de la maladie de Creutzfeldt-Jakob ou dans celui d’Alzheimer, assurent les chercheurs.
Par ailleurs, rappelons que cette transmission a eu lieu via l’injection de substance extraite de cerveaux humains, ce qui ne se fait plus aujourd’hui. En effet, "il est important de se rappeler que les injections d’hormones de croissance d’origines humaines ne se font plus et ont été remplacées par des formes synthétiques depuis qu’on a découvert le lien avec la maladie Creutzfeldt-Jakob dans les années 1980", explique le spécialiste Eric Karran de la fondation britannique Alzheimer's Research, cité par le site de la BBC.
"Les mesures actuelles pour limiter la contamination avec la protéine du prion et minimiser les risques de contracter la maladie de Creutzfeldt-Jakob via les procédures hospitalières sont très strictes", précise-t-il, assurant que le risque est "extrêmement faible".
"Le facteur de risque le plus important pour Alzheimer est l’âge, en plus des gènes et de l’hygiène de vie. Si le lien était confirmé entre une contamination ancienne par des tissus et la maladie d'Alzheimer, cela ne concernerait qu'une toute petite proportion des personnes contaminées", poursuit-il, rappelant que la découverte a été faite sur un tout petit nombre de patients et mérite des recherches plus poussées.
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