AVC : jeux de cartes ou jeux vidéo pour récupérer sa motricité
Les nouvelles technologies sont une aide précieuse pour la médecine. Imagerie plus précise, prothèses hi-tech, pacemakers connectés, échographies à distance... Les exemples sont nombreux et la "e-santé" a même droit depuis 10 ans à son université annuelle, dont la dernière édition s'est ouverte ce mardi 5.
Mais la technologie n'est pas systématiquement plus efficace que les bonnes vieille méthodes, en tout cas pour la rééducation après un accident vasculaire cérébrale. Telles sont les conclusions du Dr Gustavo Saposnik. Ce neurologue à l'hôpital St. Michael de Toronto (Canada) a étudié l'efficacité de la réalité virtuelle pour soigner les conséquences d'un AVC et a publié son travail le 27 juin dernier dans la revue The Lancet Neurology.
De précédentes études avaient conclu à la supériorité de l'utilisation des jeux vidéo pour favoriser la rééducation, mais les résultats du Dr Saposnik viennent tempérer cette idée. Selon lui, les moyens de rééducation traditionnels et virtuels auraient la même efficacité.
Pour en arriver à cette conclusion, il a observé les progrès de 141 patients ayant en partie perdu le contrôle de leurs membres supérieurs après un AVC ischémique (lié à l'obstruction d'une artère cérébrale). Une partie des patients a suivi une rééducation avec des jeux traditionnels (cartes, bingo, Jenga, balles) tandis que les autres utilisaient une console Nintendo Wii.
Les deux groupes ont vu leur motricité s'améliorer dans des proportions analogues, d'environ 40% en quatre semaines de rééducation. Le Dr Saposnik avance que si son étude contredit les précédentes, c'est parce qu'elles avaient comparé des groupes ayant pratiqué les deux types de rééducation à d'autres n'ayant utilisé que les moyens traditionnels. Selon lui, ce ne sont pas tant les moyens utilisés que l'intensité et la durée de la rééducation qui importent.
Toutefois, cette étude ne remet pas en cause d'autres avantages que peut avoir la réalité virtuelle. Elle permet en effet de mieux contrôler la rééducation du patient. Les médecins peuvent programmer un exercice, et ainsi jouer sur la répétition des mouvements, essentielle à la rééducation. Ils peuvent également obtenir des données précises sur les progrès des patients.
L'AVC est la première cause de handicap acquis non traumatique en France. Parmi les quelque 150.000 personnes qui en font chaque année, 59% des survivants présentent dans le mois qui suivent un handicap léger (25%) ou ne peuvent plus marcher sans assistance (34%). Environ une personne touchée sur quatre succombe.
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