Bébés sans bras : de nouveaux cas suspects dans les Bouches-du-Rhône
Alors qu'une première enquête sur les "bébés sans bras" doit rendre ses conclusions dans les semaines à venir, Le Parisien a révélé, dimanche 20, trois nouveaux cas suspects de ces malformations, cette fois-ci dans les Bouches-du-Rhône, alors qu'une vingtaine ont déjà été recensés dans l'Ain (18), le Morbihan (4) et la Loire-Atlantique (3). Encore une fois, les suspicions se portent sur la pollution environnementale.
"La science estime qu’une agénésie transverse des membres supérieurs (ATMS) se produit lors d’une naissance sur 10.000. Il y a 27.000 naissances par an dans les Bouches-du-Rhône, donc avec trois agénésies par an, on est déjà au-dessus du nombre total attendu. Mais, en plus, là elles se produisent dans un rayon de 30 kilomètres. C’est une affaire très sérieuse", explique au quotidien Emmanuelle Amar, lanceuse d'alerte qui avait révélé les premiers cas. Les trois enfants concernés sont nés entre juin et novembre 2016.
Voir: Bébés sans bras: nouvelle enquête pour lever une incertitude "insupportable"
Là encore, la présence d'un environnement pollué à proximité est pointé du doigt, en l'espèce l'étang de Berre, autour duquel le nombre de cancers et autres maladies chroniques est déjà élevé. Toutefois, le lien entre la pollution et cette malformation n'a pas encore été établi. Les causes peuvent être génétiques, liées à des contraintes physiques ou dues à des substances toxiques, lesquelles peuvent aussi bien être présentes dans l'air, les sols ou la nourriture. L'enquête en cours doit donc établir le lien entre les mères dont les enfants sont nés sans bras.
L'affaire sanitaire a pris la tournure du scandale, étant donné le temps qu'il a fallu pour que les avertissements d'Emmanuelle Amar soient entendus. Elle a mis en évidence le manque de données à l'échelle nationale. En effet, toutes les régions ne disposent pas d'un registre des malformations congénitales. Des malformations groupées ont donc pu passer inaperçues pendant des années.
Sur la base des données fournies par le registre du Rhône-Alpes (Remera), Santé publique France avait estimé début octobre que le nombre de cas n'était pas statistiquement supérieur à la moyenne nationale. Ce que contestait Mme Amar. Néanmoins le mystère demeure sur ces cas groupés de bébés nés sans bras. L'absence de réponse pour les expliquer avait été jugée "insupportable" le 21 octobre par les ministres de la Santé et de l'Ecologie.
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