Bisphénol A : dangereux ou pas ?
Le débat sur la dangerosité du Bisphénol A est relancé. Alors que cette substance a été fortement décriée en France, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a souligné dans un rapport, qu'aux niveaux actuels, elle "ne présente pas de risque pour la santé des consommateurs" y compris les enfants à naître, les nourrissons et les adolescents.
Dans sa note publiée mercredi 21, l'organisme européen, qui blanchi à priori ce produit, estime toutefois nécessaire de diminuer la dose journalière de 50 à 4 microgrammes par kilo de poids corporel et par jour. En parallèle, l'autorité affirme que l'exposition humaine réelle à cette substance est "de trois à cinq fois inférieur" à ce nouveau "niveau sans danger".
Considéré comme un perturbateur endocrinien par les autorités sanitaires françaises, cet antioxydant et plastifiant a été banni des biberons européens depuis 2011 et des contenants alimentaires depuis le 1er janvier dernier en France. Suite à la publication du rapport, Ségolène Royal, la ministre de l'Ecologie s'est dite étonnée, s'interrogeant sur "le poids des lobbies".
"Je suis très surprise par cet avis, curieusement lancé au moment où l'interdiction du Bisphénol A est entrée en application, le 1er janvier en France" a réagi la ministre. "Le ministère va faire expertiser cet avis, pour voir si le poids des lobbies n'est pas intervenu dans sa publication", a-t-elle ajouté.
Le Réseau Environnement Santé a aussi mis les pieds dans le plat."Près de 1.000 études montrent la toxicité du bisphénol A, mais l'Efsa continue de nier l'évidence!", a réagi l'organisme. "L'Efsa trahit la mission qui est celle d'une agence en charge de protéger la santé des Européens", a estimé André Cicolella, président de l'association, demandant une réforme de l'organisme.
Et ce n'est pas la première fois que l'indépendance de l'Efsa est pointée du doigt. Dans un rapport rendu en 2013, l'association Observatoire de l'Europe industrielle affirmait que 60 % des experts scientifiques de l’organisme sanitaire européen avaient des liens directs ou indirects avec des entreprises
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