Certains insecticides auraient des effets nocifs sur le cerveau des jeunes enfants
La mention "à tenir hors de porter des enfants" sur certains produits chimiques n'est pas un vain mot. Il se vérifie une fois de plus sur les insecticides. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médical (Inserm) de Rennes, l’absorption de pyréthrinoïdes (utilisés dans l'agriculture ou dans les bombes anti-moustiques, les pastilles anti-mites ou les shampoings anti-poux par exemple), peut causer des troubles de la concentration, de l’apprentissage.
C'est le résultat d'une étude menée par l'Inserm sur un échantillon de près de 300 couples mère-enfant sur une période allant de 2002 à 2006. L'expérience prend en compte de façon simultanée l’exposition aux insecticides pyréthrinoïdes pendant la vie fœtale et pendant l’enfance.
"A l’origine, les pyréthrinoïdes ont été considérés comme inoffensifs pour les mammifères, donc l’homme. C’est leur omniprésence dans notre environnement quotidien qui nous a poussés à nous interroger sur leurs possibles effets neurotoxiques sur les enfants", explique le Dr Viel, co-auteur de l'étude.
L'étude explique que l’exposition aux insecticides pyréthrinoïdes a été "estimée par le dosage de cinq métabolites (3-PBA, 4-F-3-PBA, cis-DCCA, trans-DCCA et cis-DBCA) dans les urines de la mère (recueillies entre la 6ème et la 19ème semaine de grossesse) et de l’enfant (recueillies à son 6ème anniversaire)".
Les chercheurs se sont aperçus qu’une présence assez importante de ces métabolites dans l’urine des enfants, est accompagnée d’une baisse de leurs performances cognitives: "leur concentration, leur compréhension de l’environnement, leur capacité à acquérir de nouvelles connaissances et leur mémoire sont affectées".
Pour Cécile Chevrier, qui a travaillé à cette étude, ces résultats doivent s’accompagner d’autres études sur l’effet des insecticides sur les enfants: "les efforts de recherche doivent se poursuivre afin qu’à terme, nous puissions proposer des mécanismes de prévention".
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