Covid : Les autotests bientôt en vente en grandes surfaces

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Par Coline DACLIN - Paris (AFP)
Publié le 28 décembre 2021 - 11:24
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Démonstration de l'utilisation d'un autotest Covid, le 4 juin 2021 à Brest
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© Fred TANNEAU / AFP/Archives
Démonstration de l'utilisation d'un autotest Covid, le 4 juin 2021 à Brest
© Fred TANNEAU / AFP/Archives

Après les masques l'an dernier, les autotests du Covid-19 vont être autorisés à la vente dans les super et hypermarchés en France, pendant un mois, au grand dam des pharmaciens qui en avaient jusqu'à présent le monopole.

Cette autorisation est temporaire: l'arrêté publié mardi au Journal officiel précise que la vente hors pharmacie est autorisée "à titre exceptionnel et jusqu'au 31 janvier 2022". Cette extension concernera uniquement la grande distribution, a ensuite précisé à l'AFP le ministère de la Santé.

Quant à la vente sur internet, elle est interdite depuis le début, l'arrêté original indiquant qu'ils ne pouvaient "faire l'objet de l'activité de commerce électronique"; mais la confusion semblait régner mardi parmi les grandes enseignes de vente en ligne sur un éventuel changement. Le ministère de la Santé n'a pour le moment pas précisé ce point.

Le gouvernement a considéré que face à une demande de tests "sans précédent depuis le début de la crise sanitaire, il y a lieu de diversifier les circuits d'approvisionnements et de ventes des autotests", selon l'arrêté.

Pour la grande distribution, c'est une victoire. "C'est bien d'élargir le front et d'augmenter les disponibilités. On voit bien avec le variant Omicron que l'autotest est aujourd'hui un outil indispensable pour les réunions familiales", a commenté Michel-Edouard Leclerc, président du comité stratégique des magasins E.Leclerc, auprès de l'AFP.

La Fédération du Commerce et de la Distribution (FCD), qui représente une cinquantaine d'enseignes, s'est réjouie auprès de l'AFP d'une "bonne nouvelle qui va permettre aux Français d'avoir plus facilement accès aux autotests, à des prix accessibles".

Certaines enseignes, comme Carrefour, en avaient déjà commandé en mars. Celles qui sont installées dans des pays où les autotests sont déjà autorisés en grande distribution, comme l'Allemagne et la Belgique, disposent aussi de facilités d'approvisionnement.

Ces tests coûtent aujourd'hui de l'ordre de 4 à 5 euros l'unité en pharmacies. Leclerc annonce 1,95 euro l'unité; Système U et Carrefour affirment qu'ils vendront à prix coûtant, sans encore donner le montant.

"Ce n'est pas un objectif de marge ou de profit (...) C'est un objectif de service qu'on souhaite rendre et qui nous est réclamé", a déclaré mardi le président de Système U Dominique Schelcher sur RTL, en rappelant qu'il vendait déjà des tests de grossesse.

- Ruptures de stocks -

Les autotests arriveront vite: dès mercredi dans deux magasins E.Leclerc sur trois et à la fin de la semaine dans tous ses magasins; à partir de vendredi chez Carrefour et "peut-être un peu plus tôt"; et sous dix jours chez Lidl.

Les patrons de la grande distribution avaient déjà réclamé au moment du lancement des autotests en pharmacies, en avril, de pouvoir en vendre, à grand renfort de tribunes et de passages dans les matinales radio. Ces dernières semaines, en pleine cinquième vague de coronavirus, ils étaient repartis en campagne dans les médias.

De leur côté, les pharmaciens militaient pour garder le monopole sur la vente de ces dispositifs médicaux, se justifiant par leur rôle de conseil et la volonté de préserver le marché de la santé des appétits de la grande distribution.

"Mes confrères se sentent trahis par le gouvernement", a réagi auprès de l'AFP Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), à l'issue d'une réunion avec le ministère de la Santé. Il estime que cette décision "change la stratégie de testing" et constitue "un renoncement à la lutte contre l’épidémie".

Les pharmaciens accusent aussi les grandes surfaces d'être à l'origine des ruptures de stocks dans certaines officines. "Hier on pouvait commander 16 millions d'autotests pour la fin de semaine, aujourd’hui tout à été acheté par la grande distribution, ils sont en train de tout piller", a assuré à l'AFP Pierre-Olivier Variot, président de l'Union des Syndicats de Pharmaciens d'Officine (Uspo).

Une polémique similaire avait eu lieu au début de la pandémie avec les masques, qui ne pouvaient pas être vendus dans le commerce. Finalement, les grandes surfaces avaient pu commencer à en vendre en mai 2020, non sans avoir été accusées d'avoir constitué des "stocks cachés", après une période où la France en manquait.

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