Cytotec : retrait prochain de ce médicament utilisé pour les IVG et déclenchements d'accouchements
Pourtant très fréquemment utilisé lors d'accouchements ou d'IVG, le Cytotec va être retiré de la vente dès mars 2018. Le laboratoire Pfizer, qui commercialise le médicament, a lui même annoncé les faits au journal Le Parisien mercredi 18. En cause: des effets secondaires dramatiques pour les femmes ou leurs bébés.
A l'origine, ce remède a été fabriqué pour remédier aux ulcères gastriques. Il dispose d'ailleurs d'une autorisation de mise sur le marché (AMM) à cet effet. Mais le médicament est aussi connu pour accélérer les contractions et est donc très fréquemment administré aux femmes pour provoquer leur accouchement. Le Cytotec est également utilisé depuis de nombreuses années pour les IVG médicamenteuses.
Ces pratiques ne sont pas illégales bien que le médicament ne soit pas inscrit dans cette catégorie de soin dans l'AMM. Les médecins doivent donc avertir leurs patientes comme le remède est considéré comme un antiulcéreux et qu'il n'a pas officiellement de fin gynécologique. L'utilisation du Cytotec est aussi censée être limitée aux prescriptions sans alternatives, ce qui n'est pas toujours le cas: il existe des gels ou des tampons pour accélérer les accouchements.
L'antiulcéreux prescrit à d'autres fins est pourtant à l'origine de graves effets secondaires. Déjà en 2013 l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) alertait sur les dangers de l'abus de Cytotec: "des effets indésirables graves ont été rapportés (...) comme des ruptures utérines, hémorragies, anomalies du rythme cardiaque du fœtus".
Malgré cela le Cytotec, très bon marché, n'a pas été désavoué par les médecins qui ont continué à l'utiliser sur leurs patientes.
Face à ces abus concernant leur médicament le laboratoire Pfizer a annoncé au Parisien qu'il "ne préconisait pas" l'utilisation qui était faite des comprimés. Ainsi "du fait de la persistance du problème et malgré les moyens mis en œuvre", il avait pris sur lui d'arrêter de vendre son produit sur le marché français dès le 1er mars 2018.
Il faut noter que le déclenchement d'accouchement, avec le Cytotec ou autre, n'est pas un acte anodin et est souvent très douloureux car il active très fortement l'activité utérine. Pourtant selon une enquête du magazine Parents, réalisée en juillet dernier, près de 23% des accouchements en France sont déclenchés contre 10% en 1981. L'OMS préconise aussi "qu'aucune région géographique ne devrait enregistrer un taux de déclenchement artificiel du travail supérieur à 10%".
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