Démodée la clope ? Les lycéens et collégiens moins accros au tabac qu'avant

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Par AFP - Paris
Publié le 11 juin 2019 - 16:00
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Un lycéen fume à l'extérieur d'un lycée à Toulouse le 1er février 2007
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© PASCAL PAVANI / AFP/Archives
Un lycéen fume dans un lycée technique, à Toulouse, le 3 février 2007
© PASCAL PAVANI / AFP/Archives

Démodée la première bouffée de cigarette entre deux cours ? Si le collège et le lycée restent les périodes d'expérimentation des premiers verres d'alcool, les jeunes délaissent la cigarette mais consomment du cannabis autant que leurs aînés, selon une étude en France publiée mardi.

"Périodes d'expériences nouvelles", ces sept années passées aux collège et lycée correspondent à "des temps de diffusion de différentes substances psychoactives", souligne l'étude EnCLASS, "Enquête nationale en collège et en lycée chez les adolescents sur la santé et les substances" de l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT).

Années collège, première gorgée d'alcool et première "taffe": plus de 4 collégiens sur 10 (44%) ont déjà bu de l'alcool lors de l'entrée en sixième et ils seront plus de 75% en troisième.

Si la plupart des collégiens n'ont jamais tiré sur une cigarette à leur arrivée en sixième, ils sont 37,5% à l'avoir expérimentée en troisième. C'est surtout entre la cinquième et la quatrième que s'accélère la diffusion du tabagisme, lequel passe de 14% à 26,1%.

Durant les années lycée, les expérimentations continuent en même temps que les usages réguliers s'installent.

A commencer par l'alcool, auquel près de 9 élèves de terminale sur 10 ont goûté, alors qu'un lycéen sur deux (49,5 %) a déjà été ivre.

Le cannabis, qui amorce sa diffusion à la fin du collège, avec 7,7% des quatrièmes concernés (16,1% des troisièmes), voit son usage se développer au lycée. Un tiers des lycéens ont testé le cannabis et 6,8% des terminales sont des usagers réguliers.

Si le nombre de lycéens ayant consommé au moins une fois dans leur vie du cannabis est en baisse (de 44% en 2015 à 33% en 2018), le nombre d'usagers réguliers - c'est-à-dire au moins dix usages dans le mois - est stable (6,2%).

Côté tabac, ces 5,7 millions de jeunes fument moins que les générations précédentes: le taux d'expérimentation des lycéens passe de 60,9% en 2015 à 53% en 2018. L'usage quotidien passe sous les 20% (de 23,2% à 17,5%).

Il s'agit d'un "recul généralisé des usages de tabac, prolongeant la tendance amorcée depuis plusieurs années en population adolescente".

Cette "désaffection" est le résultat d'un "faisceau de politiques publiques" de lutte contre la consommation de tabac, selon le directeur de l'OFDT Julien Morel d'Arleux: entre l'interdiction de la publicité, de la consommation dans les établissements, de la vente aux mineurs, les paquets neutres et la hausse des prix, les ados se détournent de la cigarette.

Comme chez les adultes, le tabagisme est en baisse, à cette différence près que les ados ne rentrent pas dans le tabagisme alors que leurs aînés sont d'anciens fumeurs qui cherchent à arrêter.

"Chez les adultes, l'image du tabac s'est dégradée, contrairement à la consommation d'alcool", suggère Stanislas Spilka, l'un des auteurs de l'étude. "Les vieilles générations cherchent à moins boire et à mieux boire".

"L'image du cowboy Marlboro est largement dépassée aujourd'hui. Si on veut être rebelle, est-ce que ce ne serait pas plutôt l'e-cigarette ?", interroge le statisticien.

Le vapotage gagne en effet du terrain: un peu plus de la moitié des lycéens ont expérimenté la cigarette électronique (52,1%), contre un tiers (35,1 %) en 2015.

L'étude relève par ailleurs que, malgré l'interdiction de la vente d'alcool et de tabac aux mineurs, ces produits semblent très accessibles aux jeunes.

Les résultats confirment la persistance d'écarts d'usages entre garçons et filles, notamment pour les comportements d’alcoolisation qui restent des pratiques avant tout masculines.

Ainsi, parmi les terminales, 33,2% des garçons boivent régulièrement (10 usages au cours du dernier mois) contre 16% des filles.

L'étude a été menée de mars à juin 2018 auprès de 20.000 jeunes scolarisés en France métropolitaine grâce à un questionnaire en ligne.

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