Des spermatozoïdes in vitro contre l'infertilité masculine

C'est une première mondiale, et elle nous vient de Lyon. Deux chercheurs français ont ainsi annoncé jeudi 17 avoir réussi à créer entièrement des spermatozoïdes humains in vitro. Une découverte qui devrait aider à lutter contre l'infertilité masculine.

C'est une première mondiale. Les Français Philippe Durand et Marie-Hélène Perrard, chercheurs au sein de la start-up lyonnaise Kallistem, ont annoncé jeudi 17 avoir réussi à créer des spermatozoïdes humains in vitro à partir de cellules souches présentes dans les testicules, des spermatogonies.

Leur découverte pourrait changer la vie des hommes infertiles. Les deux scientifiques spécialistes de la biologie de la reproduction masculine travaillent sur cette problématique depuis une vingtaine d'années mais leurs recherches ont fait un bond en avant en mai dernier lorsqu'ils ont réussi à créer de toutes pièces in vitro des spermatozoïdes de rats, puis de singes. Et enfin d'hommes.

Afin de protéger leur découverte, qui n'a pas encore été publiée dans une revue scientifique et dont le brevet n'a été déposé que récemment, les scientifiques ont attendu avant de dévoiler leur technique, mise au point avant l'été. C'est désormais chose faite et l'on sait donc qu'elle consiste à extraire sans les altérer l'ensemble des cellules et "outils" présents dans les testicules et en lien avec la spermatogénèse afin de reproduire le mécanisme de création des spermatozoïdes in vitro.

Cette petite révolution permettant de se substituer au gamètes mâles défectueux responsables de l'infertilité suscite de grands espoirs chez les 120.000 français atteintes d'azoospermie (absence de spermatozoïdes dans le sperme). Pour autant, l'expérience reste encore à ses prémices puisque la capacité des spermatozoïdes in vitro à féconder un ovule n'a pas encore été démontrée. Tout comme leur faculté de transmission du patrimoine génétique.

Marie-Hélène Perrard, chercheuse à l'Institut de génomique fonctionnelle de Lyon et cofondatrice de Kallistem, est toutefois confiante. "Si tout se passe bien et que nous obtenons assez de financements pour continuer nos travaux, nous pourrions commercialiser notre système dans deux à quatre ans", avance ainsi la scientifique, cité par France bleu.