Deux sénatrices désirent indemniser les enfants "intersexes" mutilés par la chirurgie

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 08 mars 2017 - 18:11
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Un bébé à l'hôpital.
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©Philippe Put/Flickr
Pedant longtemps, la chirurgie invasive a été le principal moyen de traitement des enfants intersexes.
©Philippe Put/Flickr
Deux sénatrices proposent dans un rapport de reconnaître le caractère mutilant des traitements chirurgicaux auparavant imposés aux enfants "intersexes", c'est à dire nés sans que l'on puisse définir s'ils sont garçon ou fille. Une question qui évoque aussi en filigrane la reconnaissance en terme d'état civil de ces enfants.

Les sénatrices Maryvonne Blondin (Parti socialiste, Finistère) et Corinne Bouchoux (EELV, Maine-et-Loire) viennent de publier un rapport sur la question, méconnue, des personnes "intersexes" et sur les pratiques chirurgicales troubles apportées en réponse.

Chaque année en effet, bien qu'aucune statistique ne soit précisément communiquée, environ 200 enfants naissent avec des organes génitaux ne permettant pas de définir avec certitude leur genre. D'autres analyses avancent des chiffres beaucoup plus élevés, oscillant entre 1,5% et 2% des naissances. Or, pendant longtemps, la réponse à cette spécificité était chirurgicale et particulièrement invasive: il s'agissait d'attribuer à coups de bistouri un sexe précis à un enfant. "Avant on disait qu'il fallait intervenir car on ne savait pas si ces bébés étaient des filles ou des garçons. Mais plus on fait ces opérations sur des organes génitaux jeune, plus il faut les refaire quand on grandit", ce qui provoque beaucoup de "souffrances", a expliqué à l'AFP Maryvonne Blondin. Corinne Bouchoux précise que "pour certains, les traitements chirurgicaux et/ou hormonaux ont été vécus comme des tortures".

Les deux élues de la Chambre haute propose donc une indemnisation du préjudice subie par les enfants à qui la médecine a voulu, par des opérations invasives, attribuer un sexe masculin ou féminin.

Un premier pas sans doute vers une reconnaissance du problème, mais l'Organisation internationale intersexe (OII) voudrait que la législation aille plus loin en reconnaissant, au moins sur le plan de l'état civil, la spécificité naturelle des enfants intersexes.

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