Docétaxel : suite à plusieurs décès, le traitement générique contre le cancer du sein fait l'objet d'une enquête
Cinq femmes âgées de 46 à 73 ans, atteintes d'un cancer du sein, sont récemment décédées. Toutes étaient sous docétaxel, molécule présente dans certains médicaments génériques prescrits par les médecins pour soigner ce cancer.
En septembre 2016, une enquête de pharmacovigilance -qui surveille et évalue l'impact des effets secondaires des médicaments- a été ouverte après la mort de trois patientes. Mais depuis, deux nouvelles femmes qui suivaient le même traitement ont également perdu la vie.
Le docétaxel aurait provoqué chez ces personnes une inflammation des muqueuses appelée "entérocolite", touchant l'intestin grêle et le colon. A noter qu'une sixième femme a été diagnostiquée avec la même inflammation mais est toujours en vie.
L'enquête doit rendre ses conclusions le 28 mars mais pour l'instant -en l'absence de résultats prouvant l'impact néfaste réel de cette molécule-, aucune préconisation n'a été faite pour retirer les médicaments contenant du docétaxel.
"Il faut faire l'évaluation du bénéfice/risque si on décide de supprimer le docétaxel du marché, de le suspendre. C'est en cours d'être examiné", a expliqué Dominique Martin, le directeur général de l'agence nationale de sécurité des médicaments. Précisant aussi que les premières analyses "ont montré qu'il n'y aurait pas de problématique qui serait liée au fait que le générique serait différent du princeps (médicament initialement commercialisé sous une marque), dans sa concentration ou autre chose. Il n'y a pas de différence, il est tout à fait dans les normes".
Dans une note informative destinée aux oncologues, l'ANSM, sans interdire le docétaxel, propose tout de même une alternative, dans certains cas, avec le paclitaxel.
Le docétaxel n'est pas présent que dans le traitement du cancer du sein. Il intervient également dans les cancers du poumon, de la prostate, du cancer gastrique et des voies aéro-digestives supérieures. Il représente 50% du marché, selon l'ANSM.
Chaque année, en France, 50.000 nouveaus cas sont dépistés mais ce cancer peut être traité neuf fois sur dix s'il est pris suffisamment tôt. Malgré l'augmentation des dépistages, 12.000 patientes en meurent chaque année.
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