Du cyanure dans les noyaux de cerise : faut-il craindre l'empoisonnement ?
Gare au cyanure dans les noyaux de cerise. La mésaventure d'un Britannique aurait pu lui coûter la vie mais elle a le mérite de rappeler un danger dont la totalité de la population n'est pas nécessairement consciente.
Car si Matthew Creme, un habitant de Blackpool (Royaume-Uni) a cru mourir empoisonné par ce fruit, ce n'est ni à cause d'un pesticide, ni à cause d'une bactérie, mais bien parce que les noyaux de cerise sont naturellement toxiques.
Ignorant ce "détail", le jeune homme qui venait de déguster une barquette de cerises achetée en grande surface s'est intéressé aux noyaux et a découvert qu'une graine se cachait sous la couche externe. Il en a goûté un premier, et a trouvé cela suffisamment bon pour en manger deux autres, a révélé vendredi 28 The Independent.
Or, ces graines contiennent de l'amygdaline, une substance qui durant la digestion produit du cyanure d'hydrogène, bien connu pour être un poison mortel. Il provoque des maux d'estomac et de tête, des nausées et des vomissements. A terme, si la dose est suffisamment importante et faute de traitement, il peut conduire à l'arrêt cardiaque et à la mort.
Il faut toutefois consommer une importante quantité de graines pour en arriver là. En effet, la dose mortelle du cyanure par ingestion est de 1,5 mg par kilo. Une personne de 70 kg doit donc en absorber 105 mg pour être en danger de mort. Or un noyau de cerise contient 3,9 milligramme d'amygdaline. Même si la totalité de cette substance se transformait en cyanure d'hydrogène -ce qui n'est pas le cas-, il faudrait donc ingérer plus de 25 grammes de noyaux de cerise en une fois pour risquer la mort pour un individu de 70 kg.
Matthew Creme s'est tout de même senti très mal et a vu sa température monter. Il a été hospitalisé en urgence mais s'est totalement remis.
La cerise est en effet loin d'être le fruit contenant le plus d'amygdaline. Les noyaux d'abricot ou de reine-claude en contiennent environ quatre fois plus. Mais il faut être plus déterminé pour les croquer.
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