Epidémie de grippe : une surmortalité record estimée à plus de 11.400 morts décès
La grippe de cet hiver a été l'une des plus graves des dernières années. Si "la fin de l'épidémie est proche", avance l'Institut de veille sanitaire (InVS) dans son dernier bulletin d'information publié mercredi 18, elle n'en a pas moins durement frappé, notamment les personnes âgées. Elle aurait entraîné une surmortalité record estimée à 11.400 morts.
Alors que la fin de l'épidémie devrait survenir "cette semaine ou la semaine prochaine", selon l'InVS, l'heure est ainsi venue de dresser les premiers bilans provisoires. Une chose est sûre: la grippe a frappé très durement cette année, avec près de 3 millions de cas. Pire, la mortalité hivernale a été jusqu'ici supérieure de 19% à celle attendue, calculée à partir des huit années précédentes.
L'InVS annonce "un excès estimé à 11.400 décès" depuis le début de l'épidémie, mi-janvier 2015. Un chiffre bien supérieur à ceux constatés lors des hivers 2008-2009 et 2012-2013, déjà particulièrement meurtriers. C'est même le record depuis le milieu des années 2000, lorsque l'Institut a commencé à faire ce type d'estimations.
Autre indicateur soulignant la gravité de l'épidémie grippe 2015, le nombre de cas ayant nécessité une hospitalisation en soin intensif. Au total, 1.411 personnes ont ainsi dû être admises en réanimation pour un syndrome grippal depuis novembre dernier et 186 sont décédées. Là encore, il s'agit d'un triste record, dépassant même la pandémie grippale A/H1N1 de 2009-2010.
La surmortalité record de cet hiver est toutefois à prendre avec quelques précautions. L'épidémie n'étant pas encore terminée, il ne s'agit pour l'heure que d'estimations provisoires. De plus, elle inclut toutes les causes de décès. En effet, puisque la grippe n'est pas une maladie à déclaration obligatoire, il est impossible de comptabiliser avec précision la mortalité exacte liée à cette pathologie. Pour autant, la surmortalité est bien l'indicateur considéré comme le plus fiable par les épidémiologistes, notamment car il inclut les "décès indirects" concernant les patients déjà fragiles, souvent les plus âgés, pour lesquels la maladie a entraîné des complications mortelles.
Cette année, ce sont bien les personnes âgées qui ont été les plus touchées. Ainsi, 47% des patients de 65 ans ou plus ont dû être hospitalisés après un passage aux urgences pour grippe, contre 11% dans l'ensemble de la population. La faible couverture vaccinale (un sujet à risque sur deux seulement cette année) et la prédominance de la souche A/H3N2, particulièrement virulente chez les plus fragiles, expliquent ce constat.
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