Espérance de vie : pourquoi les riches vivent plus vieux que les pauvres
Les inégalités sociales ne se traduisent pas que sur le plan matériel mais aussi sur celui de la santé, rappelle l'Insee (source) dans une étude publiée ce mardi 6. "Plus on est aisé, plus l’espérance de vie est élevée", constate l'institut. Une inégalité face à la mort qui se traduit par une différence qui peut aller jusqu'à 13 ans d'espérance de vie chez les hommes.
"Parmi les 5 % les plus aisés, l’espérance de vie à la naissance des hommes est de 84,4 ans, contre 71,7 ans parmi les 5 % les plus pauvres. (...) Chez les femmes, cet écart est plus faible : 8 ans séparent les plus aisées des plus pauvres", note ainsi l'étude.
Voir: Espérance de vie: la France cinquième du classement de l'OCDE
Celle-ci relève également un gouffre notable entre les revenus des plus pauvres et ceux de la classe moyenne, témoignage qu'il existerait bien un seuil d'impact de la pauvreté.
"Aux alentours d’un niveau de vie de 1 000 euros par mois, 100 euros supplémentaires sont associés à 0,9 an d’espérance de vie en plus chez les hommes et 0,7 an chez les femmes". Mais l'argent impacte moins sur la santé dès lors que l'on entre dans la moyenne. Ainsi "l’écart n’est plus que de 0,3 an et 0,2 an aux alentours d’un niveau de vie de 2.000 euros par mois". L'Insee précise également que l'espérance de vie est bien une question de revenus et non de diplôme.
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Elle avance plusieurs explications à cette situation: les difficultés financières peuvent limiter l’accès aux soins. Les cadres sont moins soumis aux risques professionnels (accidents, maladies, exposition à des produits toxiques) que les ouvriers. Les catégories socioprofessionnelles les moins aisées sont également plus frappées par le tabagisme. Dans certains cas, c'est la maladie qui peut être à l'origine de la pauvreté.
"Enfin, la capacité à surmonter ou éviter les maladies et les accidents pourrait être liée à la capacité qui permet d’atteindre un niveau de rémunération élevé. Par exemple, obtenir un salaire élevé malgré l’absence de diplôme pourrait refléter des aptitudes à la fois favorables dans le domaine professionnel et dans le domaine de la santé", explique l'institut.
En France, un individu est considéré comme pauvre quand ses revenus mensuels sont inférieurs à 846 euros ou 1.015 euros selon le mode de calcul. En 2015, le salaire médian était de 1.797 euros net mensuels.
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