Etats-Unis : une femme de 70 ans tuée par une superbactérie résistante à 26 antibiotiques différents
Une batterie complète d'antibiotiques n'a pas réussi à en venir à bout. Une septuagénaire, qui vivait dans l’État du Nevada, aux États-Unis, a été déclarée morte d'un choc septique, suite à une infection par la bactérie Klebsiella pneumoniae, vendredi 13. Cette dernière, présente naturellement chez l’homme et les animaux, est responsables d’infections respiratoires, intestinales et urinaires.
La patiente avait été admise à l'hôpital le 18 août, après un long séjour en Inde, pour un syndrome respiratoire grave, suscité par la bactérie en question. Rare, celle-ci appartient à la famille des Carbapenem-resistant Enterobacteriaceae (CRE) qui sont résistantes à quasiment tous les antimicrobiens sur le marché, y compris celui considéré comme la dernière ligne de défense appelé Colistine. Cet antibiotique ancien était alors le seul encore efficace contre cette bactérie "cauchemardesque". Ce ne sont pas moins de 26 antibiotiques différents qui ont été donnés à cette femme, en vain.
La bactérie Klebsiella pneumoniae "est considérée par quasiment toutes les instances sanitaires y compris l'Organisation mondiale de la santé, comme +une menace urgente pour la santé humaine+", a noté dans un communiqué le professeur Nick Thomson, directeur du groupe de génomique bactérienne au Wellcome Trust Sanger Institute au Royaume-Uni, en réaction à ce cas signalé aux États-Unis. Le taux de mortalité avec cette bactérie varie entre 40 à 50%.
La raison pour laquelle de telles bactéries se sont développées est pourtant connue depuis des décennies: une utilisation massive des antibiotiques sans justification, d’une part à cause d’abus dans des traitements où inutiles, d’autre part du fait de l’utilisation de ces derniers dans l’agriculture pour soigner les bêtes voire les faire grossir plus vite, ce qui entraîne une présence de traces de molécules anti-bactériennes dans la viande, le poisson d'élevage, voire dans de l’eau. Les bactéries s'y adaptent donc.
L'OMS et l'ONU ont averti que le phénomène de résistance aux antibiotiques représentait "un immense danger" et que, si rien n'était fait, la planète se dirigeait vers une "ère post-antibiotique, dans laquelle les infections courantes pourront recommencer à tuer".
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