Grève des IVG : le syndicat des gynécologues rétropédale
Le Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (Syngof) avait brandi cette semaine la menace d'une grève des IVG en réaction à la question de la couverture assurantielle de la profession. Face au tollé que cela a provoqué, il est revenu sur cette position jeudi 14, évoquant une "fausse polémique".
La menace d'une "grève des IVG" brandie par le Syndicat national des gynécologues obstétriciens de France (Syngof) avait provoqué une vive indignation des associations féministes, du planning familial et de la ministre de la Santé Agnès Buzyn. Toutes dénonçaient une prise en otage des femmes concernées et une atteinte au droit à l'interruption volontaire de grossesse.
Dans un mail, le Syngof avait invité ses adhérents à "être prêts à arrêter la pratique des IVG" pour faire pression sur le ministère afin de régler le cas de quinze médecins condamnés à de lourds dommages pour erreur médicale. Mais face au tollé suscité par cette prise de position, il a finalement rétropédalé.
Voir: Un syndicat de gynécos menace d'une grève des IVG, Buzyn "condamne"
Dans un communiqué publié jeudi, il assure que "le Syngof n'arrêtera pas la pratique des IVG" et que ses membres "soutiennent sans réserve le droit à l’IVG". Le syndicat réduit cette prise de position à "une fausse polémique sur les réseaux sociaux dont on n’ignore pas l’impact négatif sur l’image des gynécologues obstétriciens et du Syngof", et générée car elle serait "le seul moyen aujourd’hui de se faire entendre".
Il prévient qu'il "ne faiblira pas devant le problème de couverture assurantielle des gynécologues, chirurgiens et anesthésistes qui menace la pérennité de la profession".
Le Syngof revendique 1.600 adhérents à jour de cotisation, soit moins d'un quart des 6.748 gynécologues recensés en 2017 par l'Ordre des médecins. Il avait déjà été au cœur d'une polémique sur l'IVG concernant la clause de conscience des médecins, qui peuvent refuser de pratiquer un avortement mais doivent s'assurer que le suivi des soins est assuré pour la patiente. Son président, le Docteur Bertrand de Rochambeau, exprimant son opinion personnelle, avait déclaré: "Nous ne sommes pas là pour retirer des vies".
Lire aussi:
Avortement et clause de conscience: le Dr. de Rochambeau fait polémique (vidéo)
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