Grossesse et malformations : après le valporate, les risques d'autres médicaments étudiés
L'ANSM a publié ce jeudi 24 une analyse mettant en garde les femmes enceintes contre l'usage de certains médicaments antiépileptiques en raison des risques de malformations de l'enfant. Cela fait suite aux révélations concernant le valporate. Les données en la matière restent limitées et d'autres études vont être nécessaires pour lever les doutes sur la dangerosité de certains produits.
En juin dernier, le médicament antiépileptique valporate était officiellement contre-indiqué en Europe pour les femmes enceintes Après avoir été prescrits pendant 50 ans, il est désormais soupçonné d'avoir été à l'origine de malformations chez des milliers de bébés.
Suite à cela, l'Agence de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a décidé de publier ce jeudi une liste des antiépileptiques pouvant également présenter des risques durant la grossesse. Mais pour nombre de médicaments, les données sont insuffisantes et des recherches doivent donc encore être menées.
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"Cette analyse confirme que le valproate est l’antiépileptique le plus à risque. Concernant le risque de troubles neuro-développementaux, les données restent actuellement limitées pour les antiépileptiques autres que le valproate et ne permettent pas, à ce stade, de conclusion définitive", explique l'ANSM.
L'agence a toutefois déjà pu dégager "cinq autres substances (qui) présentent à ce jour un risque de malformation élevé par rapport à la fréquence observée dans la population générale: le topiramate, le phénobarbital, la primidone, la carbamazépine et la (fos) phénytoïne. Par ailleurs, l’ANSM appelle à la vigilance sur l’utilisation de la prégabaline (Lyrica et génériques) étant donné le risque malformatif potentiel et sa prescription importante en France".
Peu de femmes ont recours à des antiépileptiques durant leur grossesse, ce qui complique les études sur les effets de ces médicaments. Afin d'affiner les données, un formulaire complémentaire de signalement de pharmacovigilance en cas d’exposition d’enfants à des antiépileptiques au cours de la grossesse a été mis en place.
Les femmes enceintes ou envisageant une grossesse et prenant un tel médicament sont invitées à consulter leur médecin pour une réévaluation de leur traitement. Mais il est fortement déconseillé d'adapter soi-même son traitement sans l'avis d'un professionnel.
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