Hommes et femmes : les patients devraient être soignés différemment selon leur sexe
La parité devrait être d'avantage respectée dans le domaine de la médecine: c'est en quelque sorte le message que souhaite faire passer l'Académie de médecine dans un rapport publié ce mois-ci. Biologiquement différents, les hommes et les femmes ne seraient "pas égaux devant la maladie" et devraient donc, selon leur sexe, être pris en charge et traités différemment. Concrètement, les différences génétiques interviennent très précocement au cours du développement, comme l'explique l'institution. Ce sont elles qui déterminent la fréquence, l'âge d'apparition, la sévérité et l'évolution de nombreuses maladies, ainsi que la réponse aux médicaments ou aux régimes, et les comportements.
Ainsi, certaines maladies touchent plutôt les femmes (Alzheimer, dépression, anorexie, ostéoporose, sclérose en plaques, etc) tandis que d’autres atteignent davantage les hommes (autisme, tumeurs du cerveau, AVC ischémique, etc). Quant au traitement, "certaines molécules ne sont pas efficaces sur les hommes mais seulement sur les femmes, et vice-versa", a expliqué au site Pourquoidocteur, la généticienne Claudine Junien, à l’origine de ce rapport. Par conséquent, il est nécessaire d'étudier et de comprendre les mécanismes de ces maladies selon le sexe pour mieux adapter les traitements, le diagnostic et la prévention. Mais "cette dimension n'est actuellement pas prise en compte, par négligence, ignorance et surtout parce que la plupart des mécanismes permettant à ces conclusions n'ont pas été élucidés".
Pour remédier à ce problème, l'Académie de médecine a inscrit dans son rapport un certain nombre de recommandations dédiées aux professionnels de santé. Tout d'abord, elle propose de "réviser fondamentalement les principes établis de la recherche fondamentale et clinique jusqu'à la pratique médicale et la vie de tous les jours". Puis, d'interpréter les études sur l'Homme ou l'animal en tenant compte du sexe. En parallèle, elle juge indispensable d'intégrer dans la formation des médecins et des professionnels de santé les différences liées au sexe (autres que celles liées à la reproduction) ou encore de faire "un effort d'information et de pédagogie".
Si plusieurs pays européens ont déjà adapté en conséquence leur recherche scientifique et leurs stratégies thérapeutiques, la France aurait 10 ans de retard par rapport à ses voisins, selon l'institution.
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