Infections nosocomiales : un défi persistant en France
La découverte d'un champignon dans plusieurs salles d'opération de l'hôpital Georges-Pompidou, qui ont du fermer, a rappelé les risques que peuvent présenter les infections nosocomiales (maladies contractées lors d'un séjour à l'hôpital). Car ces maladies tuent, même dans les pays développés, et constituent pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS) un "défi mondial" et un "problème majeur de sécurité des patients".
En France, le nombre de morts attribué aux infections nosocomiales est de 4.000 par an. C'est plus que le nombre de tués sur les routes en 2015 (3.464). Le chiffre est impressionnant mais doit tout de même être confronté au nombre de personnes hospitalisées et à celui des infections contractées à l'hôpital.
Ainsi, selon une étude menée en 2012 par l'Institut de veille sanitaire (InVS), ce sont un peu plus de 5% des patients qui en France repartent de l'hôpital avec une de ces maladies. Cela représente donc 750.000 infections par an.
Les pays développés comme la France sont bien sûr moins touchés. "Le risque de contracter une infection au cours de soins de santé est 2 à 20 fois plus élevé dans les pays en développement. (...)D ans certains pays en développement, la proportion de patients souffrant d’une infection résultant de soins de santé peut dépasser 25 %", note l'OMS. Mais le fait que le nombre d'infections reste stable en France depuis plusieurs années témoigne du défi que cela représente.
De nombreuses mesures sont prises pour lutter contre les infections nosocomiales dans les centres français de soin. Les plus évidentes consistent à respecter les règles d'hygiène. Les soignants sont invités à se laver les mains le plus souvent possible, le matériel médical est également traité. Certains hôpitaux ont recouvert les objets le plus souvent en contact avec les mains (rambardes, poignées de portes, robinets...) de cuivre, un métal hostile aux bactéries.
Des prélèvements sont également effectués dans l'air et sur les surfaces. Ce sont eux qui ont permis de découvrir des traces d'Aspergillus à Georges-Pompidou, et cela avant qu'un cas d'infection due à ce champignon ne soit rapporté, selon un communiqué de l'hôpital.
La difficulté à lutter contre les maladies nosocomiales est aussi due au fait que certaines bactéries sont devenues "super-résistantes" du fait de la trop importante utilisation des antibiotiques.
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