Iqos : la vraie fausse cigarette de Philip Morris déjà très critiquée
Ils ne sont pas encore arrivés en France, mais l'Iqos et ses sticks de tabac à chauffer commercialisés par le géant des cigarettes Philip Morris sont déjà l'enjeu d'un vif débat et de nombreuses critiques. Certains accusent déjà le gadget d'être plus nocif que la publicité ne le laisse paraître, de se faire passer pour un substitut qu'il n'est pas, voire d'avoir pour objectif de conduire au tabagisme ou d'empêcher d'en sortir.
Iqos est un système électronique qui chauffe des sticks de tabac mais ne les brûle pas. Un point sur lequel appuie le fabricant puisqu'il rendrait le produit moins nocif que la cigarette. Cette dernière brûle à environ 850 degrés tandis que ce nouvel engin n'atteint que les 350 degrés et libérerait donc bien moins de monoxyde de carbone, goudron et mercure, entre autres substances toxiques.
Mais ces éléments avancés par Philip Morris n'ont encore subi aucune expérimentation contradictoire, pas même par la Food & Drug Administration (FDA) américaine. Il faut dire que ce sont plusieurs tonnes de paperasse aussi bien scientifique que juridique qui doivent être examinées. Les résultats ne devraient donc pas être connus avant plusieurs mois, soit bien après l'arrivée de l'Iqos en France, en mai selon Le Figaro.
S'il est donc pour l'instant difficile d'attaquer le système sur sa dangerosité, ses détracteurs rappellent tout de même qu'une température inférieure ne signifie pas une absence de toxicité. Mais surtout, ils reprochent à Philip Morris de présenter un produit nocif comme sain ou comme un moyen de sortir du tabac: "obliger des gens à prendre des pics de nicotine en cinq minutes, c'est une façon de rendre les gens dépendants si ce sont des nouveaux utilisateurs. Et de garder les fumeurs dépendants à un haut niveau de nicotine s'ils étaient déjà dépendants avant cela", tance Bertrand Dautzenberg, pneumologue célèbre pour son implication dans la lutte contre le tabagisme, cité par Europe 1. Selon lui, il est important de ne pas confondre l'Iqos avec une cigarette électronique.
Ces questions de dangerosité ont aussi une implication sur les conditions de vente du produit, notamment face à des règles de plus en plus strictes. L'Iqos et ses recharges devraient en France présenter un avertissement sanitaire et ne devraient être vendus qu'en bureaux de tabac. En revanche, il ne devraient pas être soumis à la règle du paquet neutre comme les "vraies" cigarettes.
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