Jérôme Hamon, le premier homme greffé deux fois du visage
Atteint d'une maladie génétique, la neurofibromatose de type 1, qui a déformé son visage, Jérôme Hamon a subi deux greffes de la face. C'est une première mondiale, la seconde opération s'est déroulée dans la nuit du 15 au 16 janvier dernier.
"Je me sens très bien", a assuré le patient âgé de 43 ans la semaine passée face à la presse. C'est à Paris que l'homme a été opéré, à l'hôpital européen Georges Pompidou.
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L'homme aux trois visages avait été opéré une première fois en 2015. Mais en 2016 à cause d'un simple rhume, il avait ingéré des antibiotiques incompatibles avec son traitement immunodépresseur. Le greffon avait alors été petit à petit rejeté par son corps et son visage avait commencé à se détériorer.
Il expérimentera à nouveau de longs mois d'hospitalisation: il est en effet entré à l'hôpital à l'été 2017 et son premier greffon lui a été enlevé en novembre.
Jérôme Hamon est ensuite resté deux mois sans visage, les nerfs à vif, sans paupières ni lèvres.
"Toute l'équipe en réanimation a été époustouflée par le courage de Jérôme, sa volonté, sa force de caractère dans une situation tragique. Parce qu'il est alors dans l'attente, et que jamais il ne s'est plaint. Il était même plutôt de bonne humeur", a indiqué admiratif son anesthésiste-réanimateur.
Le patient a finalement été opéré le 15 janvier, l'intervention a duré 22 heures. Le quadragénaire a maintenant le visage d'un jeune homme de 22 ans, décédé dans un accident de voiture.
En plus du risque médical évident, il y avait aussi le risque que Jérôme Hamon n'accepte pas psychologiquement ce troisième visage. Faisant encore une fois preuve d'une force de caractère peu commune, il a expliqué: "si je n'avais pas accepté ce nouveau visage, ça aurait été un drame. Effectivement, c'est une question d'identité. (...) Mais là, c'est bon, c'est moi".
Trois mois après cette seconde greffe, l'homme est cependant toujours hospitalisé. Il faut que son nouveau visage s'adapte à la forme de son crâne, il est pour l'instant toujours fixe, et cela prendra du temps. "J'ai hâte d'être libéré de tout ça", a tout de même indiqué le patient, qui s'exprime encore avec difficulté.
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