La pratique d'opérations inutiles trop répandue dans les hôpitaux français
Une étude de la Fédération hospitalière de France a révélé dimanche 26 que depuis bientôt dix ans, certaines opérations étaient pratiqués sur les patients sans pour autant qu'elles soient indispensables.
"Aujourd'hui, un chirurgien hospitalier qui n'utilise pas assez son bloc opératoire perd des infirmières dans son service, donc il peut préférer pousser la machine" a indiqué Israël Nisand, à la tête de deux maternités à Strasbourg, au JDD qui a révélé les résultats de l'enquête.
Les césariennes, les pontages coronariens, les chirurgies de la colonne vertébrale... quelques opérations courantes ont été observées par la Fédération hospitalière de France.
L'étude a dévoilé de très importantes disparités géographiques, "nous ne sommes pas égaux face à la maladie, selon l'endroit où nous habitons", a souligné le coordinateur de la recherche.
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Il est apparu clairement que les chirurgies de la colonne vertébrale, pourtant risquées, étaient très largement pratiquée dans l'est, le sud-est et le sud-ouest de l'Hexagone. Selon l'étude, cela pourrait s'expliquer par la présence (ou non) de centres proposant de la rééducation. Parfois aussi, les médecins agissent à la demande de leur patient, en sachant que l'opération ne sera pas forcément efficace.
Les césariennes sont aussi très pratiquées dans certains territoires français par rapport à d'autres. Dans certains départements, comme ceux limitrophes à Paris, les césariennes sont pratiquées vingt fois plus que dans d'autres. Pourtant ce genre d'opération provoque parfois des complications.
Les résultats de l'enquête ont montré que pas moins de neuf médecins sur dix ont dit avoir déjà "prescrit des actes injustifiés".
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