Le cerveau des femmes est mature plus tôt et plus longtemps
Homme et femme, même cerveau? Le débat sur cette soi-disant différence entre les deux n'est pas nouveau, et le consensus scientifique tend vers une égalité de fonctionnement, même si celle-ci ne se traduit pas par une égalité de traitement.
Une étude réalisée conjointement par des chercheurs du CNRS de Bordeaux et de l'Université Polytechnique de Valence (Espagne) risque pourtant de relancer la discussion (source). Toutefois, si elle évoque une différence entre le cerveau des hommes et celui des femmes, il ne s'agit pas là de dire que l'un(e) est plus intelligent(e) que l'autre, plus logique, ou disposerait d'un lobe consacré au football ou au shopping.
L'étude évoque en revanche une inégalité quand à la rapidité de développement et de déclin de l'organe. Pour en arriver à cette conclusion, les scientifiques se sont basés sur quelque 3.000 IRM réalisées sur 1.500 patients depuis 2015.
Les résultats publiés en novembre dans les archives ouvertes HAL montrent "une augmentation en valeur absolue de la matière grise entre 1 et 8 à 10 ans, due au développement du corps, suivie par une diminution tout au long de la vie". La méthode du "big data" (données nombreuses) a permis selon les chercheurs d'enfin établir un consensus sur le sujet.
Etudier les différences entre les genres n'était pas le but de cette expérience, mais les chercheurs ont pourtant constaté une inégalité. "Durant cette étude, en termes de volume absolu, nous avons découvert que le pic de maturité apparaît plus tôt chez la femme que chez l'homme", peut-on lire.
De même, l'atrophie cérébrale serait plus rapide chez l'homme. Une disparité qui n'apparaîtrait cependant qu'à partir de 80 ans.
Ces observations ne supposent pas une différence d'intelligence (que la seule quantité de matière grise ne saurait démontrer), mais que les femmes sont dotées un peu plus tôt d'un cerveau au plus fort de son développement, aux alentours de huit ans, et plus longtemps après 80 ans.
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Quant au pourquoi de cette différence déjà théorisée dans de précédentes études, elle "pourrait être liée à l'effet protecteur des œstrogène et de la progéstérone ou au fait que les femmes présentes moins de facteurs de risque (hypertension, consommation d'alcool et de tabac...)".
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