Le lymphome, cancer encore trop méconnu, même chez les malades (VIDEO)
Chaque année, plus de 18.000 nouveaux cas de lymphomes sont diagnostiqués en France. Il s'agit du cancer le plus courant chez les adolescents et les jeunes adultes et le 5e chez les adultes. Et pourtant, cette maladie reste très méconnue, y compris par ceux qui en souffrent, met en garde l'association France Lymphome Espoir ce jeudi 15 à l'occasion de la Journée mondiale du lymphome. En effet, 75% des personnes diagnostiquées par un lymphome ignorent qu'il s'agit d'un cancer qui touche le système lymphatique, élément clé du système immunitaire, d'après l'enquête Lymphoma Global Patient Survey.
D'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), ce cancer du sang existe sous plus de 70 sous-types, de gravité et d'évolution différentes. Ces derniers sont classés en deux grandes catégories: les lymphomes hodgkiniens ou "maladie de Hodgkin" et les lymphomes non hodgkiniens. Si les premiers sont les plus connus, ils représentent moins de 15% des cas. Les seconds, en revanche concernent 85% des malades et ont vu leur nombre augmenter de près de 5% depuis les années 70.
Les chercheurs ignorent encore ce qui provoque les lymphomes. Toutefois, il a été établi que certains produits chimiques (pesticides, les solvants, engrais) pourraient favoriser leur développement. Souvent difficile à diagnostiquer, la maladie se manifeste par de la transpiration, des ganglions, une forte fatigue ou encore des démangeaisons permanentes, comme l'explique Michel Drucker dans une vidéo de sensibilisation diffusée sur le site France Lymphome Espoir. Le fait que ces symptômes soient communs à tant de maladies courantes à tendance à engendrer une prise en charge souvent tardive et complexe.
Actuellement, le traitement du lymphome repose sur la chimiothérapie et la radiothérapie, mais "depuis une trentaine d’années, les stratégies thérapeutiques ne cessent de progresser, au bénéfice des patients", explique France Lymphome Espoir, se félicitant de l'avènement de l'immunothérapie. Cette dernière permet en effet des traitements mieux ciblés, plus efficaces et mieux tolérés en ciblant directement la cellule cancéreuse contrairement aux chimiothérapies classiques, qui ne différencient pas les cellules saines des cellules malades. Ainsi, de plus en plus de malades sont en rémission, révèle l'étude qui porte également sur les effets psychosociaux à long terme de la maladie. Selon les chercheurs, les deux tiers des patients français craignent la rechute tandis qu'un tiers a subi une modification de son image physique et de ses relations sociales. Près d'un quart a souffert d'une dépression ou d'une baisse de l'estime de soi et presque la moitié des malades se sentent "plus dépendants", 28% ayant déménagé pour habiter avec un proche, et 20% ayant perdu leur emploi ou rencontré des difficultés professionnelles ou scolaires.
(Voir ci-dessous la courte vidéo de France Lymphome Espoir avec Michel Drucker):
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.