Les sourds et malentendants plus exposés au suicide et aux violences
Les sourds et malentendants sont nettement plus susceptibles d'avoir des idées suicidaires, de faire des tentatives de suicide et de subir des violences y compris sexuelles que les personnes entendantes, selon une étude publiée ce mardi 15 dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH).
Des chercheurs de l'Institut de veille sanitaire (InVS) et de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (Inpes) ont interrogé près de 3.000 personnes de plus de 15 ans et vivant avec une acuité auditive réduite. Ils ont découvert que chez ces personnes, les pensées suicidaires au cours des 12 derniers mois étaient cinq fois plus fréquentes et les tentatives de suicides étaient trois fois plus importantes au cours de la même période que dans la population générale.
Pour expliquer cette situation, les chercheurs avancent la fatigue liée à l'effort de communication ainsi que "les gênes et les douleurs" occasionnées par les troubles de l'audition."Dans la surdité, le handicap s'éprouve surtout par des possibilités d'information et de communication réduites avec, potentiellement, des conséquences très négatives sur la qualité des échanges et des relations sociales et donc sur la qualité de vie et le bien-être", relèvent-ils dans leur étude.
Mais les sourds et malentendants sont également deux à trois plus susceptibles de faire l'objet de violences physiques ou psychologiques, voire de violences sexuelles que la population générale. Selon les chercheurs, ces violences sexuelles se retrouvent chez d'autres handicapés souffrant de limitations d'activités "pouvant induire une plus grande vulnérabilité", mais nécessiteraient d'être étudiées de manière approfondie.
Plus de cinq millions de personnes souffrent d'un handicap auditif moyen à sévère en France, dont 360.000 souffrent de limitations auditives très graves ou totales, selon des estimations fournies par l'enquête Handicap-Santé. Sur ces personnes, 330.000 ont eu des problèmes auditifs avant l'âge de 20 ans, dont les trois quarts avant 6 ans. Après 80 ans, plus d'une personne sur deux a des problèmes auditifs au moins légers.
Selon une autre étude publiée par le BEH, 0,58 enfants sur 1.000 sont nés entre 1997 et 2005 avec des surdités bilatérales sévères, parfois associées à d'autres déficiences (intellectuelles, motrices...)
La compensation des difficultés d'audition se fait principalement par l'usage de prothèse auditive. Mais selon le BEH, seulement 1 million à 1,1 million de personnes portaient un appareil auditif en 2008 alors que deux millions déclaraient en avoir besoin.
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