Médecins généralistes : l'assurance maladie propose la consultation à 25 euros au 1er mai
L'Assurance maladie a proposé ce mercredi 27 aux syndicats de médecins libéraux de revaloriser la consultation chez le généraliste à 25 euros en une seule fois, à compter du 1er mai 2017, espérant emporter leur adhésion à une nouvelle convention quinquennale.
"En l'état, MG France va signer", a déclaré devant la presse Claude Leicher, président du premier syndicat chez les généralistes, estimant les différentes revalorisations obtenues à "16.000 euros par an" par médecin. Un résultat "inespéré" à l'heure où "le pays connaît de grandes difficultés économiques" et qui met fin selon lui à l'"injustice" connue par les généralistes par rapport aux spécialistes depuis des années.
Lors de la précédente rencontre, jeudi dernier, le directeur général de l'Assurance maladie Nicolas Revel avait proposé une revalorisation en deux étapes, un euro le 1er avril 2017 et un autre le 1er décembre. La consultation chez le généraliste est fixée à 23 euros depuis 2011.
Le coût de la revalorisation en une seule fois restera dans le budget de 400 millions qui avait été arrêté pour 2017 par l'Assurance-maladie, en raison du "rééchelonnement d'autres mesures", a expliqué devant la presse M. Revel.
Il soumettra dans la soirée aux syndicats "un protocole d'accord de fin de négociations", qui devrait être signé par deux d'entre eux, MG France et le Bloc (chirurgiens, gynécologues-obstétriciens et anesthésistes), a-t-il anticipé. Les trois autres syndicats négociateurs, la CSMF, la FMF et le SML (généralistes et spécialistes), dont les dirigeants se sont montrés critiques, consulteront leur base dans les prochaines semaines.
"Il y a encore beaucoup de choses à revoir, même s'il y a des avancées", a déclaré devant la presse le président du premier syndicat de la profession, la CSMF (spécialistes et généralistes), Jean-Paul Ortiz. "On se félicite du 25 euros au 1er mai, mais pour nous cela n'est qu'un des points durs", a-t-il ajouté.
Autre revendication satisfaite mercredi, l'avis ponctuel de consultant, demandé à un spécialiste par un médecin traitant, passerait à 50 euros, contre 46 actuellement. Mais cet acte n'augmenterait que de deux euros en juillet 2017, puis de deux autres en octobre 2018, une date beaucoup trop lointaine pour la CSMF, a insisté M. Ortiz. "La CSMF ne signera pas le texte aujourd'hui", a-t-il dit, estimant que son assemblée générale du 25 août serait celle "de la dernière chance".
L'Assurance-maladie a mis sur la table "40 millions d'euros" de plus par rapport à la somme proposée la semaine dernière, portant son effort à "960 millions d'euros" quand toutes les mesures seront appliquées, en 2019, a précisé Nicolas Revel.
En comptant les complémentaires santé, l'enveloppe globale passerait à "1,3 milliard d'euros" en 2019, le double de la précédente convention, selon M. Leicher.
L'union nationale des organismes d'assurance maladie complémentaire doit valider formellement son investissement le 16 septembre. La convention prévoit aussi une hiérarchisation des consultations selon leur complexité avec des actes à 25, 30, 46 et 60 euros ou encore une aide de 50.000 euros pour l'installation dans les déserts médicaux.
Rédigé après cinq mois de travaux, le texte définit les conditions d'exercice et honoraires des 115.000 médecins libéraux. Si le Bloc et MG France signaient, il ne manquerait plus qu'un autre syndicat pour obtenir 30% des voix et valider une convention.
"Manques de moyens" et de "vision d'avenir" avaient conduit la CSMF, premier syndicat de la profession, à rejeter samedi, lors d'une première assemblée générale, la précédente mouture de l'Assurance maladie. La FMF discutera le texte final en conseil d'administration le 30 juillet, tandis que le SML consultera ses troupes en AG le 25 août, soit un jour avant la date limite pour un accord.
En cas d'échec, un règlement arbitral, moins avantageux, selon l'Assurance maladie, serait confié au haut fonctionnaire Bertrand Fragonard.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.