Ogino-Knaus, symptothermie... les méthodes de contraception "naturelles" sont-elles efficaces ?
Alors que l'efficacité ou les effets secondaires de la pilule contraceptive ont été l'objet d'un vif débat ces derniers mois, les gynécologues s'inquiètent ddes méthodes de contraception dites "naturelles". Celles-ci sont en effet jugées peu efficaces par la profession et donc causes d'avortements.
Ces techniques consistent globalement à éviter les rapports sexuels en période d'ovulation. Il peut s'agir pour une femme de simplement faire le calcul sur la base de son dernier cycle (méthode dite Ogino-Knaus), de mesurer sa température corporelle qui augmente en période d'ovulation (symptothermie), ou même d'observer la densité de la glaire cervicale qui s'épaissit durant cette période ou la consistance du col de l'utérus.
Voir: Application contraceptive à la place de la pilule, 37 femmes tombent enceintes
Aucune méthode de contraception n'est parfaite, mais celles-ci aurait un taux d'efficacité théorique de plus de 90% selon l'Organisation mondiale de la santé, équivalent à celui du préservatif féminin (source OMS). Mais cela uniquement en cas de discipline absolue. Et dans les faits, ce chiffre oscille plutôt selon les méthodes entre 75% et 85% (avec tout de même 98% d'efficacité déclarée pour la méthode alliant observation de la température, de la glaire et de la consistance du col de l'utérus).
Lire aussi: Polémique sur la pilule contraceptive, quelles alternatives pour les femmes
Ce qui signifie donc que pour la majorité des méthodes de contraceptions "naturelles", 15% et 25% des femmes tomberont enceintes dans la première année d'utilisation. Autant donc de grossesses non-désirées qui peuvent aboutir à un avortement.
La Fédération nationale des collèges de gynécologie médicale (FNCGM) s'inquiète donc. Dans un communiqué publié ce lundi 26, elle note chez les plus jeunes une hausse des IVG multiples. Ainsi, 10% d'entre elles avortent pour la seconde fois, et 4% pour la troisième fois ou plus.
Cette situation serait notamment due au fait que les jeunes femmes qui prennent la pilule dès 15 ans ont tendance à l'arrêter après 18 ans au profit de ces méthodes naturelles jugées moins contraignantes dans le cadre d'une activité sexuelle qui n'est pas forcément régulière. Les gynécologues rappellent donc que ces méthodes ne sont pas aussi efficaces et qu'il existe des alternatives offrant de meilleurs taux de réussite.
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