Phtalates : des perturbateurs endocriniens dans les fast-foods
Hamburgers, frites, pizzas,...Sans faire le procès de la "junk food", on peut dire sans trop de risques qu'il ne s'agit pas des aliments les meilleurs pour la santé, notamment en raison de la concentration de graisse. Mais c'est la présence de phtalates qui est dénoncée par une étude américaine.
Selon ces recherches menées par trois scientifiques de l'université George Washington et dont les résultats ont été publiés mercredi 13 dans Environmental Health Perspectives, la nourriture des fast-foods américains contiendrait des taux importants de ce perturbateur endocrinien.
Pour en arriver à ces conclusions, ils ont analysé les prélèvements d'urine de près de 9.000 participants. Les résultats ont montré une grande différence de taux de deux types de phtalates chez ceux qui avaient mangé dans les fast-foods dans les dernières 24 heures. Les analyses montrent un taux de di-2-éthylhexyle (DHEP) 23,8% supérieurs et de di-iso-nonyl phtalate (DINP) 40% supérieurs. En revanche, les taux de bisphénol-A ne présentent pas de différence significative.
Pour les auteurs de l'étude, ces résultats seraient dus au fait que ces substances sont couramment utilisées dans les emballages alimentaires et contamineraient donc la nourriture. Un reproche qui est régulièrement fait aux perturbateurs endocriniens.
Toutefois, cette étude est à relativiser. Les auteurs eux-mêmes concèdent que si leurs travaux "suggèrent" un lien, ils ne suffisent pas à établir avec certitude une relation entre la consommation de fast-foods et la présence de phtalates dans les urines. "D'autres recherches devront confirmer nos découvertes", précise l'étude.
"Ces résultats, s'ils sont confirmés (...) pourraient avoir une grande importance en terme de santé publique étant donnée les recommandations formulées par divers organismes scientifiques et gouvernementaux pour limiter l'exposition aux phtalates en raison de potentiels effets sur la santé", conclut-elle.
Les perturbateurs endocriniens sont suspectés depuis plusieurs décennies de provoquer diverses pathologies, notamment d'engendre l'infertilité. Plusieurs études ont été lancées par les autorités sanitaires pour définir la dangerosité de chacun d'entre eux et les produits dans lesquels ils peuvent être utilisés sans risque.
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