Pollution de l'air : les particules ultrafines sous surveillance à Paris
L'organisme de surveillance de la qualité de l'air Airparif va installer en Ile-de-France un instrument permettant de mesurer les particules ultrafines, encore mal connues mais fortement soupçonnées d'impacts néfastes sur la santé humaine.
"C'est la première fois que nous ferons une mesure permanente des particules ultrafines en Ile-de-France", a expliqué à l'AFP la directrice d'Airparif Karine Léger.
"On parle de particules plus petites qu'un virus, qui peuvent avoir la taille d'une molécule d'ADN. Vous imaginez bien que pour mesurer des polluants de cette taille là, il faut des technologies très particulières", a-t-elle ajouté.
L'appareil, assemblage de deux petits cubes en métal qui absorbe l'air avant de trier les particules qui le composent et de les compter, est actuellement en test dans les locaux de l'organisme et sera ensuite installé d'ici la fin de l'année dans un lieu permanent qui n'a pas encore été défini, "dans l'agglomération parisienne" et dans une "station urbaine de fond" (zone densément peuplée mais à distance d'une source de pollution directe).
Airparif espère ensuite "renforcer le dispositif" avec trois autres appareils, "pour avoir une image de l'empreinte de ces particules le long d'autres sources: trafic, aéroports, agriculture", a commenté Karine Léger, précisant que les caractéristiques de ces particules permettront de remontrer à la source (trafic routier, chauffage au bois, industries...).
L'enjeu est de participer --comme le font déjà certains organismes de surveillance de la qualité de l'air dans d'autres régions-- à la récolte d'informations encore très partielles sur ces particules inférieures à 1 micromètre.
Dans un rapport publié en juillet, l'agence sanitaire Anses avait pointé du doigt des "effets néfastes pour la santé" de trois polluants émergents, dont les particules ultrafines qui peuvent en particulier s'infiltrer dans le système respiratoire. Elle avait également recommandé de mieux les surveiller.
Mieux les connaître, en quantité et en composition, permettra éventuellement à terme aux autorités de se prononcer sur la mise en place d'une règlementation pour ces nouvelles particules.
Aujourd'hui, les particules PM2,5 (inférieures à 2,5 micromètres), qui entrainent chaque année 48.000 morts prématurées en France, sont règlementées et donc suivies en permanence.
Mais la façon dont elles sont mesurées (elles sont pesées et non comptées) "sous-estime une partie du problème", les particules ultrafines étant moins lourdes mais plus nombreuses, a commenté Dominique Robin, directeur d'ATMO Sud qui a installé plusieurs de ce type de machines dans sa région.
"Cela va peut-être venir éclairer d'un nouveau jour notre façon d'appréhender notre exposition au quotidien", a-t-il indiqué à l'AFP.
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