Russie : un enfant mort de l’anthrax à cause de la fonte des sols gelés
La maladie du charbon, ou "anthrax" a contaminé au moins 21 personnes en Sibérie, et a causé la mort d’un garçon de 12 ans lundi 1er. Il faisait partie d’une famille nomade éleveuse de rennes vivant dans la péninsule de Yamal, à 2.000 kilomètres au nord-est de Moscou. Il aurait été contaminé par la bactérie Bacillus anthracis en mangeant de la viande de rennes.
Depuis la dernière semaine de juillet, 90 personnes, dont plus de 50 enfants ont été hospitalisées en urgence dans un hôpital de la région. Parmi les souffrants, 20 ont été formellement diagnostiqués. "Deux-tiers d’entre eux souffrent de la forme cutanée qui est plus facile à traiter. Les autres sont atteints d’une forme intestinale bien plus compliquée" a indiqué un des docteurs à The Siberian Times.
Comment expliquer le retour d’une maladie dont la dernière épidémie date d’il y a 75 ans? La région de Yamalo-Nenets était considérée exempte de cette bactérie depuis 1968, car aucun cas n’y avait été recensé depuis les années 1940. Cela est dû aux très fortes chaleurs que rencontre le Grand nord russe cet été, avec des températures avoisinant les 35°, au lieu de 17° habituellement à la même saison. Résultat, une couche de terre, le permafrost, supposée être gelée en permanence, est en train de dégeler. En se réchauffant, la terre libère la bactérie destructrice, l’anthrax, une infection aigue qui touche aussi bien l’homme que l’animal. La fonte des glaces et le réchauffement climatique feraient donc bien partie des causes. La bactérie Bacillus anthracis se serait implantée dans des cadavres de rennes ou d’humains. En broutant l’herbe ou en buvant l’eau des rivières, les rennes auraient ainsi été contaminés.
Sur les 250.000 rennes qui peuplent la région, 2.300 qui risquaient d’avoir été touchés par la maladie ont été abattus puis incinérés afin de détruire la bactérie et les spores.
Face à cette inquiétante infection, le gouverneur de la région Yamal-Nenets Dmitry Kobylkin a déclaré l’état d’urgence, affirmant que toutes les mesures "avaient été prises pour sécuriser la zone". Ainsi, de nombreux éleveurs de rennes nomades ont été évacués pour éviter les risques de contagion de la population. La mise en quarantaine des 90 personnes hospitalisées pourrait durer jusqu’à septembre, car les autorités sanitaires se disent conscientes du danger que représente cette épidémie.
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