Santé des Français : longévité, inégalités, disparités

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Par AFP
Publié le 11 mai 2017 - 17:50
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Les Français sont-ils en bonne santé? Oui, globalement, répond un rapport de référence, mais les iné
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© PHILIPPE HUGUEN / AFP/Archives
Les Français sont-ils en bonne santé? Oui, globalement, répond un rapport de référence, mais les inégalités sociales et régionales sont nombreuses.
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Les Français sont-ils en bonne santé? Oui, globalement, répond un rapport de référence, mais les inégalités sociales et régionales sont nombreuses et 30% des décès avant 65 ans pourraient être évités en réduisant les comportements à risques, dont la consommation de tabac et d'alcool.

. La vie s'allonge

Le rapport 2017 sur l'état de santé de la population a été publié jeudi par la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) et l'agence nationale Santé publique France. Et il l'assure: "Les Français sont globalement en bonne santé par rapport aux pays de niveau de richesse similaire".

Leur espérance de vie en 2015 est de 85 ans pour les femmes (parmi les plus élevées d'Europe) et 78,9 pour les hommes (dans la moyenne européenne). En dix ans, l'espérance de vie des femmes a progressé de 1,2 an et celle des hommes de 2,2 ans, même si ce phénomène tend à se tasser.

En 2013, quelque 567.000 décès ont été enregistrés en France (métropole et outre-mer). Les cancers et les maladies cardiovasculaires sont les causes les plus fréquentes (27,6 et 25,1%), suivis par les maladies respiratoires autres que les cancers (6,6%) et les morts violentes comme les accidents ou les suicides (6,5%).

. Vivre mieux pour vivre plus vieux

Sur ces 567.000 décès, 106.400 étaient des "morts prématurées", c'est-à-dire survenues avant 65 ans. Or, près d'un tiers d'entre elles (30%, environ 32.000) aurait pu être évité en réduisant les comportements à risques (tabagisme, consommation d'alcool, mais aussi conduite routière dangereuse et suicides).

"Identifier les comportements des Français qui contribuent le plus à cette mortalité évitable, afin de réduire son poids, constitue un enjeu majeur de santé publique", assène le rapport de plus de 400 pages.

Au premier rang de ces dangers, le tabac, qui "entraînerait chaque année en France le décès de plus de 75.000 personnes". Avec un motif d'inquiétude: la faible baisse du tabagisme chez les femmes, qui provoque chez elles une hausse de la mortalité associée à la consommation de tabac (+38% entre 2000 et 2013, contre -27% chez les hommes).

La consommation d'alcool, elle, diminue régulièrement (10% des 18-75 ans en consomment quotidiennement). Mais de plus en plus de gens sont concernés par le phénomène "d'alcoolisation ponctuelle importante" (API, le fameux "binge drinking"): 38% en 2014 contre 36% en 2010.

Enfin, "la moitié des adultes est en surpoids", dont un sur six souffre d'obésité. "La consommation de fruits et légumes et l'activité physique restent insuffisantes", déplore le rapport.

. Les risques du métier

"Les classes les plus favorisées économiquement et/ou les plus diplômées bénéficient d'un meilleur état de santé", note le rapport.

Ainsi, un homme de 35 ans qui travaille comme cadre peut espérer vivre encore 49 ans, contre moins de 43 pour un homme ouvrier (53 et moins de 50 pour les femmes).

L'état de santé dépend d'un grand nombre de paramètres: alimentation, activité physique, mode de vie (tabac, alcool...), conditions de travail... Or, "ce sont souvent les mêmes populations, les moins favorisées (faible revenu, peu diplômées), qui cumulent les expositions aux différents facteurs de risque".

Par exemple, "le tabagisme quotidien est de 19% chez les cadres contre 42% chez les ouvriers non qualifiés". Et en grande section de maternelle, "la proportion d'enfants souffrant d'obésité s'élève à 5,8% pour les ouvriers contre 1,3% pour les cadres".

. Où vit-on le plus vieux?

Des écarts notables existent entre les régions, largement dus à des différences sociologiques entre leurs populations.

"L'espérance de vie est en moyenne plus élevée dans la moitié sud de la France métropolitaine, en Île-de-France et, pour l'outre-mer, en Martinique. Elle est en moyenne plus basse dans les Hauts-de-France et, pour l'outre-mer, à Mayotte et en Guyane", souligne le rapport.

En métropole, les écarts entre régions peuvent aller jusqu'à 4 ans pour les hommes (76,9 ans dans les Hauts-de-France contre 80,8 en l'Île-de-France) et 2 ans pour les femmes (83,6 ans contre 85,9 dans les mêmes régions). Outre-mer, ces écarts peuvent être de 3 ans pour les hommes et 6 ans pour les femmes.

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